La valeur d'un homme



 
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La valeur d'un homme

Henry Artins
Henry Artins
Messages : 139
Age : 28
Métier : Chef des armées
Humeur : Plutôt bonne
Points Histoire : 135
Jeu 6 Déc - 14:22
Gymnase militaire d'Omnia
23 Janvier / 14h


Suite à l'entretient qu'il avait passé avec Eloan à Aquaria, Henry était impatient de ré-itérer l'expérience. Bien qu'il fut un peu dangereux d'établir une rencontre à Omnia, le chef des armées avait eu une petite idée pour être à l'abri des regards indiscrets. De plus, le contact maintenant établit, il leur serait plus aisé de trouver des alibis respectifs cohérents si jamais entrevue il devait y avoir. La méfiance d'Henry envers ses pairs, dans la capitale de Ventus qui plus est, pouvait être interprétée comme de la paranoïa. Mais il comptait énormément sur le secret: plus leurs adversaires politiques les pensaient sur le même plan que lors des dernières guerres, plus il était satisfait. Si un conflit devait éclater, l'effet de surprise pourrait être un atout très intéressant.
Bien entendu, l'idée d'une guerre le répugnait. Mais en sa qualité, il se devait de préparer la nation à toute éventualité. Il était garant de sa sécurité, et n'entendait pas laisser Ventus à la merci d'un pays rival sans y opposer une farouche résistance. Fut un temps où Ventus pouvait tenir tête aux deux grands royaumes d'Albion réunis. On pense la nation du vent incapable de reproduire un tel exploit, mais c'est bel et bien à cela qu'Henry préparait son armée. Le pire scénario pour la nation libre, il l'envisageait plus que tout autre. En se préparant au pire, on se préparait à tout le reste.

En tout cas, la discussion politique n'était pas à l'ordre du jour. Eloan allait y échapper une nouvelle fois, probablement par compassion de la part du jeune militaire: lui même avait eu beaucoup de mal avec ce domaine, dans ses débuts. Il avait pensé à quelque chose de plus ludique et énergique qui leur permettrait de se connaître un peu mieux.
Dans le centre d'entrainement des recrues de l'armée se trouvait un grand gymnase dont le toit en voûte reposait sur les murs grâces à des renforts en formes de colonnes incrustées. L'aire d'entrainement était ovale, entourée de gradin, à la manière des très vieux amphithéâtres de l'âge sombre. La légende veut que le gymnase eut été construit sur les fondations de l'un d'eux. Un fait jamais vérifié, malgré quelques fouilles archéologiques menées par des savants d'Omnia. En tout cas, il était gigantesque et son aire centrale permettait d’accueillir des dizaines et des dizaines de recrues.
Mais lorsque deux jeunes hommes entrèrent à l'intérieur, il était entièrement vide. Un sifflement suivit de la voix de l'un d'eux, un blond, résonna comme dans un de ces temples religieux.


"Hé ben...Vider le gymnase en pleine semaine, et tu parles de discrétion. Qui as tu soudoyé pour y arriver?"

L'autre, Henry, souriait d'un air satisfait en regardant l'édifice à leur entière disposition. C'était la première fois qu'il usait de sa position afin d'assouvir un petit caprice. Il aurait pu rencontrer Eloan partout ailleurs, au beau milieu de nulle part, ou chez lui, mais le gymnase de l'armée pour eux tout seul, ça en jetait pas mal. Henry aimait la théâtralité, il était servi.


"Soudoyé? Tu oublies ma charge, cher ami. Je n'ai eu qu'à aller voir le concierge pour lui expliquer, puis j'ai fait une petite annonce aux recrues. Un peu d'entrainement en plein air ne le fera pas de mal, le froid réveille et tonifie les muscles. Puis Ventus n'a jamais eu la prétention de former des mauviettes, s'ils répugnent à accomplir ce genre de tâches ils n'ont rien à faire dans les rangs de l'armée."

Le blondinet aux cheveux longs, en volutes, levait les yeux au ciel.

"Tu sais, ce n'est pas parce que toi et Ferdinand vous entrainiez sous la neige que tous sont aussi déterminés pour ce genre de pratiques. Regarde, je me contentais de vous observer au coin du feu, bien emmitouflé. Je ne crois pas en être moins brave."

"Haha, ta répartie est toujours cinglante Raphaël. Et tout aussi juste. Mais tu sous estime ta valeur: tous ne la partagent pas. Certains doivent l'acquérir, la renforcer. J'avais grand besoin de m'endurcir, je dois beaucoup à Ferdinand pour cela. Enfin, bref, ce cher Eloan ne devrait pas tarder. J'espère qu'il appréciera cette petite facétie."

Raphaël et Henry ôtèrent leurs épais manteaux, puis d'autres vêtements chauds jusqu'à ne garder qu'une chemise ample en lin, ouverte jusqu'au milieu du torse. Le blond retroussa ses manches, découvrant un magnifique sceau fait de motifs végétaux qui lui recouvraient l'avant bras.

"Henry, malgré ta position, je doute que l'état dans lequel nous allons rendre le gymnase plaise à nos pairs..."

"Peu importe. Nous tenterons de faire attention, n'est-ce pas?"

Henry saisit une petite sacoche de cuir et en sortit une figurine d'ivoire. Il alla la poser sur un autel situé à droite de l'entrée, et se mit à genou devant. Dos à l'entrée, il se mit à prier Albion. Fait peu commun à Ventus, mais qui rythmait la vie du jeune homme depuis un bon moment maintenant.

Eloan Galaad
Eloan Galaad
Messages : 691
Age : 24
Métier : Enseignant.
Humeur : Sibyllin.
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Mer 26 Déc - 12:08
La liberté n’avait pas de prix, la liberté de mouvement non plus, et c’était d’autant plus vrai dans l’esprit d’Eloan, si fervent zélateur de la liberté en toutes choses, qu’il ne pouvait pas se croire libre de ses actes. Bien sûr, pas en toutes choses et en toutes circonstances, il y avait des limites à supporter ou à tenir, des limites physiques, certes insolubles, des limites morales, mais tout résidait dans le charisme et le trait d’esprit. Or, Eloan avait des traits d’esprit très vifs…

La nouvelle recrue d’Henry s’était rendu plus tôt au camp d’entrainement, et même bien avant l’heure annoncée dans la dernière missive du Chef des Armées. En attendant, il appréhendait ; en voyant ce grand centre d’entrainement, cerné par des murs surélevés par des grillages, il ne pouvait que voir en ce camp une sorte de prison, dont son cœur épris de liberté ne pouvait se résilier. Encore, hier soir, et tous les soirs avant ce jour, il avait réfléchi à cette offre paradoxale, il avait fait le point entre son confortable poste d’enseignant à Mihailov, entouré d’élève martyrisables, et son potentiel poste de Maître des Arcanes, entouré de militaires tout aussi martyrisables… Il serait chargé des mages, par chance, ces derniers seraient peut-être moins primaires que les soldats de base, enfin il l’espérait.

Avant d’entrer dans le centre d’entrainement, il longea une rue, pour entrer dans un commerce, dont il ressortit rapidement, car il n’y avait pas grand monde à cette heure-ci. Puis il se dirigea vers l’entrée du camp, gardée, bien évidemment. L’air d’Eloan était tellement étrange –il est vrai que l’on ne croise pas un homme de son charisme tous les jours-, sa mine sûr de lui, son allure altière, ses yeux profonds, et son manteau si peu commun, carrelé de tons rosés et bleutés.

Le garde tendit son bras pour barrer la route d’Eloan, proferant avec autorité :
    « - Le site n’est pas autorisé aux civils, monsieur.
    - Qui vous dit que je suis un civil ordinaire ?
    -Votre stature ni votre accoutrement n’ont rien de militaires, monsieur.
    -Bien, alors vous vous habituerez à les voir, même s'il ne vous plaise ! » conclut Eloan, assez hargneusement, sortant de sa chemise un pli cacheté d’Henry lui-même, qui permettait l’accès à Eloan. Voyant la signature et le cachet de Monsieur Artins, le garde d’ébroua en tous sens en tentant tant bien que mal de laisser passer Eloan comme si de rien n’était.

Le jeune professeur poursuivit ainsi sa route dans le camp. Voyant au loin un vaste gymnase qui surplombait le lieu, il s’y dirigea, tout en se demandant ce qui valait la discrétion d’Henry, car depuis leur première rencontre, ils n’avaient pas eu d’autres discussions, et même la lettre cacheté qui avait offert à Eloan son entrée dans le camp, ne mentionné rien à l’affaire.

Enfin il arriva à l’entrée Est du centre d’entrainement, c’était de grandes allées qui permettaient de faire venir nombre de personnes, et en arrivant au bout, on se trouvait face à un vaste stade. Quand Eloan entra, personne n’était présent. Ah, il était en avance. Silencieusement, il se dirigea vers les gradins les plus proches et monta tout en haut, où il s’assit, en déballant d’un drap fin un croissant à la pâte d’amandes, le tout saupoudré d’amandes encore une fois. Il commença à le manger, profitant pleinement de chaque bouchée, quand il entendit des pas s’approcher, accrus par un sifflement, et une voix qui s’étonna de l’aspect désertique du lieu. Cette voix était familière aux oreilles d’Eloan. Mais à la réponse d’Henry, Eloan se mit à sourire grandement, et l’écouta attentivement alors qu’il continuait à se sustenter de son fervent croissant : il est vrai que si un soldat ne pouvait aller dehors, on voyait mal jusqu’où ils pouvaient aller en guerre.

La seconde parole de l’inconnu permit néanmoins de l’identifier sans trop de problème. Henry… Ferdinand… Raphaël ? N’était-ce pas cela, en fait, la règle de trois ? La réponse d’Henry le confirma, et la mention à Eloan ne manqua pas de le faire sourire entre deux lippées de pâtisserie, assis dans les gradins. Ah, d’après ce qu’ils avaient dit, l’intuition d’Eloan ne manqua pas, c’était bien une journée d’entrainement, le gymnase était bien choisi…

La valeur d'un homme Eloan_10

Alors il se leva lestement, et alla rejoindre des pairs, en finissant son croissant, quasiment en se léchant les doigts. Il les interpela :
    « - Mes chers amis, bonjour ! » Tout d’abord, il serra la main de Raphaël, heureux de le revoir, car il n’avait pas souvent la chance de se croiser à Mihailov, tous deux biens occupés. Puis il se dirigea vers Henry, à l’entrée, lui tendant sa main d’un sourire gracieux et quelque peu amusé « Alors, cher Monsieur Artins, qu’attendez-vous d’un enseignant de Lettres pour aujourd’hui ? »

Étrangement, il savait qu’il allait se battre, après vu qu’ils parlaient de possiblement détruire l’édifice, la magie était de mise. Jour de chance, aujourd’hui, c’était une belle journée d’hiver, très fraîche…

Henry Artins
Henry Artins
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Jeu 27 Déc - 18:19
Les deux genoux à terre, la tête baissée en signe d'humilité, Henry se recueillait sur l'autel de fortune où il avait posé la petite statuette. Il entendit les pas résonnant d'un nouvel arrivant, et le bruit que les vêtements de Raphaël firent lorsqu'il se retourna pour voir s'il s'agissait bien de la personne attendue. Le blondinet semblait un peu déconcerté: il ne venait pas de l'entrée? Il était déjà là quand ils sont arrivés, alors? Qu'à cela ne tienne, il lui serra la main en lui rendant son sourire chaleureux ainsi que les politesses d'usage. Henry mit quelques secondes supplémentaires pour réagir: il termina son petit rituel avant de se redresser et ranger soigneusement la statuette dans le sachet de cuir. Il se retourna vers Eloan et accueillit la main tendue avec entrain, la serrant fermement sans trop forcer; le but n'était pas d'écraser les phalanges de son nouvel ami.

"Bonjour Monsieur Galaad, je vous souhaite la bienvenue au gymnase d'Omnia version Henry Artins! C'est plus...épuré, dirons-nous. Je ne suis pas friand des regards indiscrets, vous avez dû vous en apercevoir. Je m'excuse par ailleurs des déboires que je vous ai causé à Aquaria, être ainsi forcés de jouer les rustres n'était pas des plus confortable pour une première rencontre. Peut être aurais-je du payer plus cher la réceptionniste...ou fermer moi-même la porte à clé. [Raphaël toussote] Bref, me voilà de nouveau trop bavard. Je ne vous présente pas Raphaël Cibelli? Vous officiez tous deux à Mihailov, c'est lui-même qui m'a fortement conseillé de vous contacter pour le poste que je vous ai proposé."

Les joues un peu blanches de Raphaël se mirent à roser légèrement tandis qu'il lançait un léger regard de reproche à Henry. Il n'avait pas besoin de tout déballer, non plus...Henry fit mine de ne pas comprendre et se contenta de lui sourire de manière un peu taquine. Il savait son ami quelque peu timide: avec Ferdinand, dans le temps, ils s'amusaient à le placer dans quelques postures délicates bien plus gênantes que celles-ci. Il en reçut parfois même de jolies gifles de la part de gentes dames effarouchées, surprises dans leur bain par un intrus poussé dans le dos par deux diablotins farceurs. Ce dernier s'adressa à Eloan, comme pour se rattraper.

"Il m'est en effet apparut que votre connaissance en magie surpassait de loin le simple cadre de Mihailov...Et les autres candidats, issus de l'armée, me paraissaient être des brutes sans cervelles ayant appris la magie par je ne sais quel miracle. Il s'agit là d'un domaine bien trop délicat pour n'être considéré que dans un but militaire. C'est pourquoi vous paraissiez tout à fait...euh...adapté, connaissant votre manière de l'appréhender. Hum. Voilà."

S'enfonçant peut être plus qu'autre chose, Raphaël avait néanmoins mis le doigt sur un aspect important: Henry ne recherchait pas à monter une armée faite d'hommes aussi puissants que brutaux. Il était convaincu que la victoire passait avant tout par la réflexion et des connaissances globales poussées. Cela pouvait paraître très "humaniste" de promouvoir ainsi l'érudition, mais lorsque l'on tient à ses convictions...Il reprit avec Eloan.

"En tout cas, vous devez vous en douter, je n'ai pas réservé le gymnase entier pour étudier quelques écrits de belles lettres ou autre traité de magie ancienne- quoique cela ne m'aurait pas déplu. Pas la peine de tergiverser, nous allons nous battre. Pas à mort, bien entendu, mais ce sera une bonne occasion de tester nos valeurs respectives, ainsi que notre niveau au combat. Je vous rassure, je ne sélectionne pas mes généraux sur ce seul critère, mais dans l'armée c'est important. Vous vous rendrez toutefois vite compte que l'aptitude au combat ne suffit pas toujours...Mais je ne vous en dis pas plus, je ne voudrai pas gâcher votre plaisir!"

Quelle étrange façon d'introduire les choses...Avec un grand détachement et une détente apparente, Henry annonçait un combat probablement rude dans lequel Eloan ferait face à quelques imprévus. Les imprévus en question n'étaient évoqués que brièvement, toujours avec détachement, comme si ce n'était pas important. Pourtant, le sérieux était de mise et au moment du combat, toute relation amicale devait être mise de côté. Ayant déjà ôté ses vêtements, Henry invita Eloan à faire de même en lui indiquant un petit vestiaire où il pouvait déposer ses effets. En attendant, Henry et Raphaël portèrent à deux un lourd présentoir où des armes de tous types étaient accrochées. Il y en avait pour tous les goûts: de l'épée la plus simple à la lourde hache double, en passant par la lance ou poignards aux lames affûtées. Lorsque Eloan revint, Henry poursuivit.

"Raphaël est ici pour nous arbitrer en quelque sorte, surveiller qu'il n'y ait pas trop de dérapages, de casse, de "sorts perdus" comme je les appelle. Il est aussi présent pour surveiller mon état de santé, je suis atteint d'une sorte de...maladie, peut être allez vous vous en rendre compte au cours de notre affrontement. Peut être est-ce inutile de le préciser, mais tous les coups "loyaux" sont permis, les yeux et les parties génitales sont donc proscrits. Tous les sorts sont permis également, tâchons cependant de les contrôler afin de ne pas trop causer dégâts: malgré ma position, je serai sévèrement réprimandé par le Conseil si l'on venait à trop dégrader l'endroit. Et je payerai très sûrement les réparations de ma poche. Haha, les politiciens...Ils ne comprennent rien à l'art du combat. Bref. Choisissez l'arme que vous souhaitez, aucune contrainte, vous pouvez ne pas en prendre si vous le désirez. Je vais prendre ceci."

Il choisit deux tonfas (armes de coude) en bois et alla se placer au centre de l'immense gymnase. Raphaël se saisit d'une longue et fine baguette de bouleau destinée à séparer les deux combattants en cas de besoin, ou leur infliger de cuisants mais peu dangereux coups fouettant s'ils venaient à ne pas écouter ses injonctions. Henry ferma les yeux et murmura quelques paroles après lesquelles ils ne se passa visiblement rien. Il se mit ensuite en garde, un bras en avant, l'autre un peu en retrait, solidement posé sur ses appuis.

"Pardonnez tant de brusquerie mon cher Eloan, et j'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous faire subir tout cela. Il s'agit probablement là d'activités peu recommandables pour vous, mais croyez moi, cela procure un bien fou. Cela vous changera de l'ambiance des salles de classe, bien sûr, mais si aujourd'hui vous êtes un des meilleurs mages du pays, demain vous serez avec moi l'un des meilleurs de tout le continent. A votre signal, Raphaël."

Le blondinet se plaça entre les deux combattants, baguette tendue, puis il compta jusqu'à trois. A dernier chiffre, il leva la baguette et recula de deux pas, rivant ses yeux sur le combat qui allait avoir lieu. Henry ne bougea pas immédiatement, restant sur ses appuis et fixant. Bien son sourire fut quelque peu évanoui, son visage restait extrêmement détendu et aucune colère, ni autre sentiment négatif, ne s'en échappait. Henry abordait le combat comme à son habitude: paisible et sans volonté de blesser. Il s'agissait de toute façon d'un petit entrainement!

Eloan Galaad
Eloan Galaad
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Ven 28 Déc - 18:39
Après une poignée bien ferme et chaleureuse de la part d’Henry, celui-ci, l’enseignant de l’académie Mihailov eut droit à un accueil des plus enthousiasmés qui résumaient les événements qui s’étaient déroulés à Aquaria et qui s’en excusaient par ailleurs. Eloan ne comprit pas sur le coup, car leur première rencontre avait été des plus amusantes et distrayantes. Quand le chef des armées annonça que Raphaël avait été le point d’orgue de sa postulation au poste de Maître des Arcanes, son compère en fut agréablement surpris, et lui rendit son entier remerciement par un sourire affable et bienveillant. Aussi, Henry parlait si vite et de tant de chose, qu’Eloan ne savait par quel bout reprendre la parole, au moins, dans les bains, face au pignouf, ses propos étaient plus modérés et sélectionnés avec davantage de minutie.

De plus, si une chose surprit Eloan, ce fut la pudeur qui se dégageait de Raphaël après les propos d’Henry, il ne l’aurait jamais imaginé ainsi, car dans le milieu de l’enseignement, il est réputé pour être un homme assez dur, mais en face de son meilleur ami, Henry, Eloan le trouvait gêné à un tel point qu’il ne savait où poser ses yeux et que ses joues avaient perdu leur pâleur initiale. Néanmoins, comme pour dissiper sa gêne, Raphaël prit la parole, pour justifier sa prise de position et son choix. Le dédain que l’enseignant réputé des Trois Anges de Ventus portait à certains magiciens de sa propre nation amusa grandement le fils Galaad, puisqu’il avait les mêmes conceptions de la magie : à savoir qu’il ne s’agissait pas d’une puissance dévastatrice que l’on utilise comme on peut utiliser une hache mais d’un art du langage et de l’entendement du monde. Dans tous les cas, Eloan reçut ce compliment droit au cœur d’autant que Raphaël était particulièrement adorable dans sa conduite. Heureusement qu’Emrys ne connaissait pas Raphaël sous ce jour…

Subséquemment Henry reprit la parole, explicitant ce qu’Eloan craignait de ce rendez-vous. Certes, Eloan avait de fines base de combat à travers ses cours d’escrime, et ses entrainements réguliers au tir à l’arc, pourtant il appréhendait toujours les duels. Bon, il lui était déjà arrivé de se battre, nombre de fois, avec des hommes dans la rue, où le plus souvent dans des tavernes contre des hommes imbibés d’alcool, mais on ne peut pas vraiment postuler qu’un homme gorgé jusqu’aux cheveux d’alcool ne soit pas vraiment infaillible en duel… Cependant, un vrai duel était tout à fait autre chose et Eloan n’avait jamais expérimenté la rudesse d’un vrai combat et de la lutte pour la vie ou la mort. C’est pourquoi, sans aucun remord, il pensait qu’apprendre à se battre réellement, d’un point de vue physique et de s’améliorer en magie dans ce but, ne pouvait être que bénéfique.

Aussi, Eloan avait aisément deviné qu’il était en passe de mordre la poussière, car face à un homme d’action et un homme de terrain, il n’en menait pas large, du tout. Mais dans tous les cas, face à Henry, il arrivait à se figurer ce duel comme un jeu, tout bon enfant qu’il était resté. Pendant qu’il était parti mettre ses effets au vestiaire, notamment son manteau, car il n’avait rien d’autre d’encombrant sur lui, Henry et Raphaël avait disposé sur le pourtour de la piste un lourd présentoir d’armes. Alors Henry récapitula toutes les règles de bases, mais Eloan fut heureux d’apprendre qu’il ne s’agissait pas que d’un duel physique et qu’il pouvait utiliser la magie, heureusement ! Une fois qu’Henry armé de ses tonfas dont le magicien ignorait même l’existence, Eloan s’avança vers le présentoir et examina, très amusé, et presque en ricanant, toutes les armes lourdes et massives, puis il se saisit d’une épée, longue et fine, comme il avait l’habitude d’en utiliser en escrime. Il espérait avec sa longueur pouvoir tenir à distance Henry et ses drôles de bouts de bois.

De plus, il trouva la remarque d’Henry sur la brutalité du combat un peu exagéré, ce n’est pas comme s’ils allaient mutuellement se jeter l’un sur l’autre comme des chiens enragés non sevrés qui n’avaient pas manger depuis trois ans, minimum.

Enfin, quand ils se placèrent tous deux au centre de la piste, Raphaël entre eux-deux, Eloan émit enfin un son de sa voix rieuse pour répondre à Henry, les yeux plein de gaieté, presque d’excitation :

    « - Peu recommandable ? Mais non voyons ! C’est recommandé de bouger de temps à autre, je vais finir par rouiller sinon, entre mes salles de classes et mes livres ! Et d’ailleurs, si je ne deviens pas l’un des meilleurs mages d’Albion d’ici peu, je vous en tiendrai pour unique responsable ! Alors allez-y, montrez-moi, mon cher Chef des Armées de Ventus ! » il enchaîna ensuite en se redressant, en fermant les yeux, puis il sourit soudainement, en ajoutant : « Par contre, vous auriez peut-être du vous couvrir un peu plus, vous risquez d'avoir froid. » Il prononca ces paroles, doucement, voyant bien qu’Henry attendait une réaction d’Eloan : « Saliant undae ex profundis terrae. » Soudain, le sol se gorgea d’eau et de nombreuses flaques parcourraient les pavés du stade, bientôt ils marcheraient dans de l’eau. Mais Eloan ne s’arrêta pas là, et il prononça à nouveau un sort : « Sit frigor, locus ab nebula caliget, candorem caeli id effinxit. ».

De suite, un vent froid s’engouffra dans le lieu, et la température s’abaissa violemment. En hiver, le temps était très frai à l’extérieur, ce qui rendait des effets très surprenants pour ce sort. La température approchait de zéro. Enfin, Eloan se mit en garde, regardant Henry droit dans les yeux. Il était prêt, il était dans son élément, dans l’eau, et le froid…
    « - J’espère que vous ne m’en voudrez pas si vous attrapez froid. » conclua Eloan, avec une pointe de sarcasme et un sourire qui invitait au début du combat.

Si Eloan avait appris quelque chose, à force d’entrainement à la magie et à l’escrime, ou même à l’arc, c’est qu’il fallait toujours préparer le terrain en sa faveur, c’était un élément indispensable avant de commencer toutes choses. Finalement, Eloan s’avança lestement et rapidement vers Henry, la lame devant, tête abaissée, simulant une attaque ascendante, mais au dernier moment, il mit une main au sol et psalmodia quelques paroles rapidement qui illuminèrent le sol de glace. Profitant de la surprise, Eloan en se releva brusquement et le poussa d'un coup d'épaule, non pas violemment, mais assez pour que la plaque de glace qui naquit sous ses pieds le fasse glisser et qu'il tombe au sol. Le magicien, content de son coup, recula aussitôt et regarda Henry avec malice. S’il y avait bien un endroit où Eloan était à l’aide, c’était dans le froid et l’eau.

Henry Artins
Henry Artins
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Dim 6 Jan - 12:36
Aux réponses d'Eloan, Henry rit de bon cœur, relâchant un instant sa concentration. Il appréciait l'humour du jeune professeur de magie, qui ne semblait pas avoir froid aux yeux, sans mauvais jeu de mot. S'excusant par avance du rhume probable qui le saisirait après l'entrainement, Eloan s'appliqua à préparer le terrain en sa faveur. Henry comprit bien vite ce qu'il voulait dire par “attraper froid”: après avoir humidifié le sol au point que des flaques éparses s'y forment, la température ambiante chuta brusquement, comme on avait ouvert toutes les ouvertures possibles du gymnase. Et encore, il devait faire encore plus froid qu'au dehors! Lui qui plaignait les soldats et de sentait coupable de les avoir envoyé braver l'hiver pour son petit caprice, le voilà qu'il avait encore plus froid qu'eux! Un juste retour des choses, comme certains diraient. Avant le début des hostilités, Henry répondit une dernière fois, esquissant un léger sourire.

“Ne vous en faites pas pour moi, à mon sens nous allons nous réchauffer bien assez vite. Raphaël, tâchez de ne pas rester trop inactif, c'est vous qui risquez de subir le plus ce froid mordant.”

Sans plus de commentaires, il reporta toute son attention sur sa garde et les mouvements d'Eloan. Ce dernier se lança sur lui rapidement, feignant une attaque de bas en haut, visiblement de tout l'appui de son corps vu sa position abaissée. Henry voulu en profiter pour le frapper de haut en bas avec l'extrémité de son tonfa, et tandis qu'il abaissant le bras avec célérité, il fut surpris par la manœuvre d'Eloan. Ce dernier ne chercha pas à l'attaquer comme il l'avait prévu et, se redressant brusquement, il frappa de l'épaule le torse de Henry, complètement libre alors qu'il avait ouvert grand sa garde, pour un coup peu utile puisqu'il n'arriva pas à destination. Une erreur qui aurait pu s'avérer fatale en combat réel, même de faible impact ici. Toutefois, alors qu'il cherchait à reprendre ses appui, le sol se dérobait sous ses pieds. De la glace. Voici donc la raison de tous ces préparatifs. Un réflexe très intelligent qu'avait eu là Eloan, afin de prendre rapidement l'avantage. Il marquait déjà un bon point: il se servait de sa tête et mettait ses aptitudes au service de son intelligence, contrairement à de nombreux gradés de l'armée.
Mais Henry avait lui aussi avait aussi fait ses petits préparatifs et après avoir été déséquilibré en glissant vers l'arrière, il sembla se stabiliser ce qui lui permit d'effectuer une manœuvre d'évitement. Usant de sa souplesse, il lança ses épaules vers l'arrière, pris appui sur les extrémités de ses tonfas qu'il planta légèrement dans la glace et bascula le reste de son corps en arrière dans un geste élégant, afin de se retrouver de nouveau sur ses appuis, hors de la plaque de glace. Il releva sa garde et prononça quelques paroles, sans quitter Eloan des yeux.


“O vehementia venti,rege impugnatione, fiant fortis et indomitam!”

De nouveau, rien d'apparent ne se produisit après ses paroles. Il se mit alors en mouvement, se dirigeant en petites foulées vers la plaque de verglas. Il prit un appui solide, sauta légèrement et abattit avec force son tonfa sur la glace. Une petite onde parcouru sa surface puis elle vola inexplicablement en éclat, comme brisée et projetée en l'air par en dessous. Henry, avec une vitesse à peine croyable, se mit à frapper avec dextérité les fragments d'eau gelée en suspension grâce à ses tonfas qu'il faisait tournoyer aisément autour de leur axe tenu dans par la main. En quelques secondes, une dizaines de ces fragments fonçaient vers Eloan comme propulsés par une force invisible. Seuls les plus importants furent expulsés, les plus petits volèrent en éclat ne supportant pas les coups des tonfas améliorés par le sort d'Henry. Modifiant la pression de l'air autour de ses poings et plus globalement autour de lui, il pouvait augmenter sa force et créait des zones de très fortes pression repoussant violemment tout ce qui y entrait. En réalité, les fragments de glaces ne touchaient pas le bois, ils étaient propulsés avant d'entrer en contact avec. L'utilisation première du sort était celle dont il usa pour briser la glace: en libération ces zones de forte pression, il créait une sorte d'onde capable de traverser la matière et qui causait de gros dégâts sur son passage.
Modifier la pression de l'air avait été un grand défi pour Henry et il n'y parvint qu'après plusieurs années d'un rigoureux travail, mais le résultat était plus que satisfaisant.

Ne laissant pas à Eloan le loisir de parer ou d'éviter sa propre glace, Henry fonça sur lui toujours avec une vitesse étonnante. Il était quasiment impossible de le remarquer, surtout dans le feu de l'action, mais un très mince écart s'était formé entre ses semelles et le sol. Elles semblaient reposer sur un coussin d'air d'un ou deux millimètres qui réduisaient considérablement les frottements du sol. Toutefois, ce coussin se résorbait à chaque appui, de concert avec les mouvements de Henry. Ainsi, ses appuis n'étaient pas gênés mais il passait outre tout contact inutile avec le sol. En plus de cela, il se mouvait comme toujours guidé d'un vent favorable. Tous ces petits détails lui permettaient de se mouvoir un peu plus vite que la moyenne. C'est par ailleurs cela qui lui avait permis de se stabiliser sur la plaque de verglas: en cessant de tenter de se rattraper, le coussin se forma uniformément entre ses pieds et la glace, lui rendant le semblant d'équilibre nécessaire à sa petite manœuvre acrobatique.
En tout cas, il se retrouva vite face à son compagnon de duel, non entravé par la plaque de glace brisée en mille morceaux. Il se mit à l'assaillir de coups rapides, peu appuyés mais nombreux, faisant à nouveau tournoyer les tonfa autour de leur axe avec une grande habilité. Si l'eau et le froid étaient les éléments de prédilection de Eloan, la rapidité d'exécution et l'effet de surprise étaient ceux de Henry.

Eloan Galaad
Eloan Galaad
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Sam 19 Jan - 10:30
Bon, voilà, c’était fait, il avait joué un petit peu, bien assez. Sans aucun doute, à présent, Eloan était dans la merde. Loin d’être pessimiste, et ayant des entraînements physiques assez réguliers, que ce soit en extérieur, avec ses exercices de plongeons, d’escrime, de tir à l’arc, de montée à cheval, soit d’exercices intérieurs…Malgré tout cela, le professeur de Mihailov savait pertinemment qu’il se trouvait face à l’un des soldats les plus redoutés de Ventus tout entier et qui pouvait sans aucun doute rivaliser avec les combattants des pays frontaliers. Alors sur ce coup-là, c’était être réaliste que de penser qu’il pouvait se faire littéralement « souffler ». C’était le mot juste, il n’en doutait pas.

Les pensées d’Eloan ne mirent guère de temps à se confirmer, car à peine s’était-il éloigné que ses yeux aperçurent Henry, relevé. Il ne savait comment il avait fait, mais plus d’un se serait retrouvé les fesses sur la glace. Mais pas Henry. Quelle déception.

Le jeune professeur ne perdit pas de temps et se mit aussitôt en garde, garde classique, mais effectuée à la perfection : la pointe de l'épée placée plus haute que la main, le bras replié contre le corps jusqu'au coude, formant un angle perpendiculaire avec l'avant-bras. Il fixait Henry, prêt à toute éventualité, sa lame lui fendait le visage avec rigidité et impassibilité. Pour une fois, Eloan avait l’occasion de progresser en s’entraînant avec l’un des meilleurs, alors il se devait de donner le meilleur de ce qu’il avait, c’était ce qui rendait la situation étrange : Eloan était étonnement sérieux.

Il attendit patiemment Henry contre attaquer, souhaitant observer ses faits et gestes, pour en apprendre davantage sur l’illustre Henry Artins. Pour autant, il aurait bien été du genre à attaquer de nouveau, il n’aimait guère se dire qu’une menace demeurait une menace. Néanmoins, il fut surpris par son compagnon de jeu, celui-ci employait des techniques peu singulières et qu’Eloan aurait eu du mal à soupçonner. En effet il avait projeté les bribes de glace avec une telle dextérité… Les monceaux étaient si rapides que le linguiste ne peut tous les esquiver, il dut les parer avec la lame de son épée ; ce n’était pas si ardu pour lui, à force de manier l’arc et l’art de la fauconnerie, son œil était devenu celui d’un rapace ; un rapace fourbe. En tout cas, à peine eut-il le temps de s’occuper des bouts de glace qui l’avaient approché, un Henry, vif et véloce l’avait déjà atteint à son tour. Une diversion, quel calvaire. Eloan n’avait rien pu faire, et en quelques secondes, une salve de coup de tonfas s’abattit sur lui, par tous côtés : il ne put que les encaisser, tant bien que mal, parant quelques coups avec la lame de son épée. Diantre, ces bouts de bois n’étaient pas commodes.

Lâchant son épée avec hâte, tant exaspéré par les coups (oui, il n’aimait guère cela), il se saisit rapidement de chaque tonfa à pleine main, les joignant l’un et l’autre pour prononcer distinctement :

- « Cum pruina reque uno facunt : res non sponte mouentur. »

C’est alors qu'une chose incroyable se produisit, quasiment instantanément à cause de la température, une glace dure et épaisse jaillit des tonfas pour se répandre sur les avant–bras d’Henry. La glace avait à présent bien une dizaine de centimètre d’épaisseur. Autant dire qu’il fallait être costaud pour s’en défaire. Mais en attendant, Eloan effectua un leste coup de pied retourné qui atteignit le ventre de son « adversaire » ; alors démuni pour se servir de ses mains, bras et tonfas. L’enseignant en profita pour enchaîner d’autres coups de pieds, assez rapides. Oui, ses coups n’étaient pas bien puissants, mais ils étaient précis et rapides. Etrangement Eloan préférait les coups de pieds, les jeux de mains, se salir les mains n’était pas son truc.

Spoiler:

Henry Artins
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Sam 19 Jan - 20:29
Eloan était indéniablement ingénieux. Les assauts de Henry n'avaient pas l'air de lui plaire par leur rapidité, et il y remédia d'une brillante façon. Alors que le chef des armées pensait qu'il se replierait de quelques pas, il s'approcha de lui et attrapa ses tonfas et, les collant l'un à l'autre, il les gela solidement. La glace se propagea jusqu'à ses avant bras, lui ôtant presque totalement l'usage de ses bras. L'astuce fonctionna et Henry ne put esquiver un premier coup de pied à l'estomac. En contractant ses muscles, il parvint à encaisser le choc, mais il le fit reculer. S'en suivirent d'autres coups rapides coups de pieds. Le jeune homme en encaissa quelques uns avec les épaules, d'autres en usant de la masse de glace comme d'un bouclier. Il avait caressé l'espoir que les coups du mage briserait l'eau gelée, mais ses coups n'étaient pas assez appuyés. Un peu trop habitué à la force herculéenne de Ferdinand, il se méfiait désormais beaucoup des contacts au corps à corps. Une bonne chose, mais qui pourrait le pousser à reculer un peu trop face à l'adversaire...

Après les assauts d'Eloan, il prit quelques pas de distance, sans le lâcher des yeux. Il semblait captivé par son combat, c'était une bonne chose. Les années passées à Mihailov n'avaient pas ramolli sa détermination, ni ses aptitudes. Il possédait des qualités martiales qui témoignaient d'entrainements prodigués par de bons précepteurs. Bien qu'Henry avait plus d'expérience dans le domaine, Eloan possédait un fort potentiel qu'il conviendrait de développer avec le temps. Ce petit duel en était le premier pas. Le chef des armées comptait beaucoup sur ce premier affrontement, afin d'apprendre quelques éléments au mage de glace. Pas vraiment sur comment se battre, ou comment faire de la magie; pour cela, il semblait tout à fait capable. Non, ce coup-ci, Henry misait sur l'aspect psychologique des combats. Combien de fois il avait vu d'excellents soldats se trouver paralysés par la peur face à l'ennemi? Ou baissant les bras à la première difficulté? Dans ces moments là, on percevait la véritable âme d'une personne. Et le jeune militaire comptait bien forcer Eloan à se dévoiler. Ça n'allait peut être pas être agréable, mais d'un autre côté, il en apprendra peut être un peu plus sur lui même.
Le but de la manœuvre était simple: en voyant ce qu'Eloan avait dans le ventre, mais aussi dans son cœur, il saurait s'il peut lui porter une confiance aveugle. Henry était ce genre de personnes, qui ne faisaient jamais confiance à cent pour cent sans être certain que cela en vaille la peine. Mais lorsqu'il s'en était assuré, il remettrait sa vie entre les mains de la personne concernée, sans hésiter. De plus, Eloan allait devoir montrer l'exemple à ses troupes, surtout dans les moments les plus difficile. Il n'y avait rien de pire qu'un général jetant l'éponge au point culminant de la bataille, où tout peut basculer en un instant.

En tout cas, pour le moment, il se débrouillait bien. Il était temps de le bousculer un peu. Henry ferma les yeux un instant, et par sa légère chemise de lin, on pouvait apercevoir une lueur turquoise. Cette dernière s'intensifia peu à peu, puis le jeune mage frappa avec force le sol. L'impact fut d'une force assez impressionnante, et la glace se brisa une nouvelle fois comme propulsée de l'intérieur. La puissance du choc n'était pas venue du sol, mais des bras de Henry. La qualité du sort d'Eloan était parfaite, la glace robuste; la faire voler en éclat de cette manière paraissait...comme de la triche.
De son côté, Raphaël regardait la scène, se tenant prêt. Jusqu'à présent, tout se déroulait correctement. Un peu avant, Henry lui avait expliqué comment les choses étaient censées se passer. Une courte phase où les deux allaient jauger leurs capacités, puis il userait de son petit atout. Le mage de terre se tint prêt, son rôle allait être crucial. Mais il fallait encore attendre...

Henry, les bras dégagés, lâcha ses tonfas. La glace les avaient rendus complètement inutilisables, les ayant fendu sur la longueur. Cela en disait long sur la puissance du sort, et le chef des armées n'était pas mécontent de s'en être débarrassé: quelques minutes, et ses bras auraient été couverts d'engelures. Alors, il passa à la vitesse supérieure. Sa poitrine émis de nouveau la lueur turquoise, et Henry sembla disparaître. Un froissement de vêtements et il se trouvait sur le flan d'Eloan. Lui portant un coup rapide mais peu appuyé avec le poing, il reprit un appui et l'instant d'après, il était sur l'autre flanc. Un nouveau coup rapide s'en suivit. Il répétait cette opération constamment, harcelant Eloan de tous côtés. Sa vitesse n'avait pas de sens, se déplacer aussi vite était impossible. La seule chose que l'on voyait était une masse floue dessinant à peine les contours d'une silhouette, puis s'arrêtait une seconde le temps de porter un coup, avant de repartir. Il pouvait se permettre d'attaquer chaque côté sans tourner autour de sa cible, ainsi les coups étaient imprévisibles. Alors qu'il tournait, Henry parlait à Eloan très rapidement, augmentant la pression qui planait sur lui.

"Vous êtes cerné par l'ennemi, ils arrivent de tous côtés, vos ligne se font enfoncer sans ménagement, vos soldats hurlent, c'est une débâcle sans nom, le sang coule, les hommes pleurent! L'ennemi est plus nombreux, il vous harcèle de tous côtés, les renforts sont encore loin! Votre retraite est bloquée!! Que faites vous? Vous les entendez? "Mon général! Nous nous faisons massacrer! Quels sont vos ordres??" QUE FAITES VOUS???"

Il continuait d'assaillir Eloan, en mettant en place le décor. Il le mettait face à une situation où l'on a pas le temps de réfléchir, mais où nos décisions décideront du sort de centaines d'hommes. Dans ces cas comme celui-ci, il fallait faire preuve d'un sang froid exceptionnel pour trouver des solutions rationnelles. Bien qu'à une échelle réduite, Eloan se retrouvait à la place de ce bataillon prit d'assaut, et devait trouver une solution pour s'extirper des attaques répétées d'Henry. Il créait un climat de stress et de tension afin de mettre le mage d'eau au maximum dans la situation. Il espérait tout de même qu'il ne prendrait pas trop de temps à réagir, car ce rythme était relativement difficile à tenir pour le mage de vent, et il ne pourrait pas continuer ainsi éternellement...Raphaël, quant à lui, fixait la scène. Il était partagé par sa concentration sur le combat et par l'envie de voir comment Eloan allait réagir. Henry l'avait prévenu de cette petite hausse de pression, mais malgré tout, il n'aimerait pas se retrouver à sa place. Ce stratagème rappelait d'ailleurs clairement quelque chose au jeune professeur, un jour où deux amis usèrent du même système pour s'endurcir...Cela avait donné deux monstres, Ferdinand et Henry.

Eloan Galaad
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Dim 20 Jan - 11:15
Eloan était pour le moins fier de son coup, à présent Henry était dans l’incapacité d’utiliser ses mains, au moins il aurait du repos ! Pour autant il savait qu’Henry devait se débarrasser de la glace sans quoi il aurait des séquelles dues au froid, rien de bien méchant, c’était une glace solide, mais pas incassable, à un certain degré du sort, la glace peut devenir telle qu’elle est quasiment incassable : après tout il s’agit d’un sort de niveau B+.

Soudain, une lueur turquoise anima le torse de son comparse à travers sa chemise de lin. Eloan ne put que regarder la lumière avec curiosité ; il savait que c’était le sceau du Chef des Armées, il l’avait vu pendant les bains et ce sort avait déjà attisé sa curiosité, maintenant bien plus encore. Eut-il à peine le temps de se remettre de son étonnement qu’Henry porta un violent coup sur le sol qui brisa la glace comme un enfant brise une brindille. Les tonfas tombèrent à terre, inutilisables : mais Eloan resta de marbre, éberlué, roide d’effroi. Mais quel était ce monstre qui pouvait pulvérisa une glace dense de vingt centimètre de diamètre… Sous cette simple vue, le palpite d’Eloan augmenta sous l’effarement et la peur et une sueur froide commença à parcourir son échine à travers des frissons incontrôlés et presque symptomatiques : il avait peur.

Alors la lueur turquoise réapparut sous les yeux effarés du Mage de Glace, alors qu’Henry lui avait littéralement disparu. Une nouvelle secousse vint effrayer l’échine et les membres d’Eloan, et ne comprenait plus ce qui lui arriva. A peine eut-il essayé de comprendre ce qui lui arriver, une pluie, non, un assaut de coups lui parvinrent, le frappant à tout endroit et à tout moment, des coups précis, invisibles et totalement imprévisibles : la peur et l’incompréhension laissèrent place à la terreur. Ce n’était pas la peur de sa petitesse face au monde qu’Eloan percevait constamment, à l’abri de la rudesse des éléments, à présent il jouait de sa personne, et les coups répétés qu’il subissait lui rappelaient combien il était fragile et si négligeable à l’échelle de la vie. Il était terrifié, terrorisé. Il n’aurait jamais pu imaginer que le combat pouvait prendre une telle ampleur. La peur qui naquit en Eloan n'était autre que son inexpérience face aux faits d'armes et aux duels véritablement dangereux. Il le savait, pour l'instant, il n'avait rien d'un militaire.

Sur le champ, Henry prit la parole, de manière saccadée et explicative, mais oppressante. La peur qui rossait ses tempes jusqu’à ses oreilles et chacun de ses membres l’empêchait de saisir immédiatement ce qui lui était dit, chaque mot devenait une barrière de l’intelligible tant il était épouvanté. Lui, linguiste, spécialiste du langage, ne comprenait pas ce qui lui arrivait ; il n’avait jamais connu telle expérience. Il se devait de saisir ce qui se déroulait inlassablement autour de lui, et qu’il comprit qu’il devait garder la tête froide, ce n’était pas en restant pétrifié par la peur que la situation s’améliorerait pour lui. C’est là qu’il comprit le sens des paroles d’Henry, quoique étrange : on ne pouvait comparer un bataillon à un seul homme, et défendre sa propre vie était bien plus motivant du point de vue du signe que de regarder ses hommes se faire écraser Pourtant Eloan comprit la comparaison, et saisit qu’il fallait qu’il garde la tête froide. Dans un pragmatisme résolu il rigidifia son corps pour subir les dernières attaques qu’il laissait à son adversaire. Dans la rapidité et la démence de l’action, Eloan, survolté et essayant de garder le pas sur sa terreur cria presque son incantation avec fureur :
    - A tutame aquoso hiemato tuetur.

Il répéta cette phrase cinq fois, sans s’arrêter, à toute vitesse et avec détermination. Alors, cinq grands murs de glace naquirent du sol et formèrent une étoile autour d’Eloan, les murs étaient hauts et longs, beaucoup plus solides et épaises que la glace précédente. Henry, incapable de franchir les murs, se trouva bloqué entre deux de ceux-ci : Eloan put le localiser aisément maintenant qu’il l’avait sans doute pris au dépourvu. Ayant préalablement glacé son poing, le Mage de Glace lui fila une patate vengeresse en plein dans le ventre à s’en faire mal à la main, mais il était tellement survolté et enflammé qu’il ne le remarqua même pas. Le coup était si violent que son gant de glace qu’il s’était fait explosa au contact d’Henry, mais le froid inhiba la douleur. Une fois le coup donné, pantelant, tremblant, en sueur, et harassé par la pluie de coup qu’il avait reçu, il se laissa tomber contre l’un des murs de glace pour s’y épauler, sous le regard d’Henry. Alors il lui sourit amicalement, enfin capable de répondre à la question, maintenant que sa terreur s’était affaissée, mais avec une voix tremblante et essoufflée :
    - Ce que je fais ? Je fais avec ce que j’ai, renforts ou non.

Dans tout ce ramassis de glace et de murs, Raphaël devait chercher son acolyte militaire et son acolyte professoral. Eloan tentait de reprendre son souffle, mais cela semblait vain pour le moment, ses lèvres exhalait une buée blanche. Les murs de glace avaient cruellement abaissé la température une nouvelle fois. Il était épuisé, et dans ce combat, surtout à la dernière attaque, il avait utilisé énormément de mana. La glace, c’était fini pour aujourd’hui.

Henry Artins
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Mar 22 Jan - 17:09
Alors qu'Henry attendait la réaction d'Eloan, il sentait ses muscles se tendre de plus en plus. En effet, la vitesse à laquelle il se déplaçait imposait des contraintes telles qu'un corps humain ne pouvait y résister très longtemps. Seul un pactisan de très haut niveau pourrait tenir un rythme pareil sur la durée, et même Ferdinand n'en était pas capable. Fort heureusement, Eloan ne tarda pas à réagir en restreignant les mouvements de son assaillant, l'empêchant de continuer ses assauts répétés. Il fut contraint de s'arrêter en deux murs de glace sous peine d'en heurter un à pleine vitesse, et Eloan en profita pour lui asséner un coup puissant, renforcé par une gangue d'eau gelée.
Au moment de l'impact, Henry attrapa la glace de part et d'autre afin d'amortir le coup et tenta d'user une nouvelle fois de ses capacités pour la faire voler en éclat. Mais, à sa grande surprise, il ne fut pas assez rapide. Le coup d'Eloan était si déterminé que la glace entra avec force en contact avec son ventre. C'est même l'impact qui la brisa en mille morceaux. Henry encaissa le coup et les coussins d'air sous ses pieds le firent reculer sur quelques mètres, comme s'il était sur des patins à glace. Il s'arrêta, un genou à terre, tenant son ventre endolori, bien que le froid ait engourdi ses sensations.

Restant quelques secondes tête baissée, il la redressa ensuite, regardant Eloan. De dernier s'était adossé à un des murs de glace, visiblement harassé. Henry avait une certaine tendance à oublier que son endurance était nettement supérieure à celle des autres mages, et si il aurait pu continuer ce petit jeu encore plusieurs dizaines de minutes, le mage de glace n'en était visiblement pas capable. Ce n'était clairement pas étonnant: il avait été contraint d'user d'une grosse quantité de mana pour repousser Henry, et continuer l'exercice reviendrait à épuiser complètement ses réserves. Ce n'était pas le but, du tout, et le chef des armées était déjà extrêmement satisfait d'Eloan. Raphaël accourut vers lui, lui tendant une petite fiole.


"Tenez, Eloan, buvez cela. Vous vous êtes défendu comme un lion, bravo."

Sa voix était calme, rassurante, et son sourire chaleureux remontait le moral après un effort d'une telle intensité. Il se dirigea ensuite vers Henry, le visage déjà plus grave. Ce dernier, tombé en position assise, tenait son torse de la main gauche, également essoufflé. Raphaël lui tendit silencieusement une pipe déjà prête, regardant son ami dans les yeux. Un bref échange de regards les dispensa d'une conversation entière: Henry lui sourit en saisissant la pipe en le remerciant, l'alluma puis se redressa. Il se dirigea vers Eloan, toujours en souriant, la fumée tournoyant autour de son visage. Il lui saisit la main et la serra avec ses deux siennes, la pipe à la bouche. Il la reprit ensuite pour parler intelligiblement.

"Vous m'avez surpris, cher Eloan. Sachez qu'à votre dernier assaut, même mes capacités n'ont pu me défaire du choc. Je m'excuse par ailleurs de ma brusquerie, mais c'était quelque chose de nécessaire. Vous aurez tout le loisir de repenser à cela au calme, mais n'avez vous pas senti cette force émanant non pas de votre tête, mais de vos tripes et de votre cœur, se diffusant dans tout votre corps? Votre tête vous sert à garder l'entièreté de vos capacités, mais c'est bien le reste qui vous tiendra en vie dans les situations les plus difficiles. Il ne faut jamais délaisser l'un pour l'autre, et c'est un équilibre fragile, mais sans détours de langue: vous avez assuré."

Raphaël le gratifia d'un sourire pour appuyer l'affirmation. Henry tira quelques bouffées de sa pipe afin d'apaiser le mana qui circulait à tout vitesse dans son corps. Voyant Eloan ainsi, il se rappela à son tour que lui même avait été mis au plus mal avec ce genre d'entrainement. Et bien qu'il avait prévu d'autres tours à portée pédagogique, il allait les garder pour une autre fois. C'était amplement suffisant pour aujourd'hui. Il était toutefois temps de s'expliquer.

"Et ne doutez surtout pas de votre mérite. Pardonnez moi si l'anecdote suivante ne vous touche pas, mais elle est nécessaire. Il y a quelques années, alors que nous quittions l'armée avec Raphaël et Ferdinand, nous avons décidé d’élaborer nos propres système d'entrainement. Des entrainements destinés non pas au soldats, mais aux officiers. Pour nous, la plupart des grands officiers de Ventus n'étaient que des bons à rien, nous devions y remédier. Je me suis alors retrouvé dans votre situation face à Ferdinand, un homme contre qui vous n'aimeriez pas vous battre. Sans magie, même nos efforts réunis avec Raphaël ne purent le vaincre. Et même avec l'aide de la magie, il me fit passer des moments que je n'aimerai pas revivre, mais que je ne regrette pas le moins du monde: si c'était à refaire, je le ferais les yeux fermés. Ferdinand est un homme exigent, tant envers lui qu'envers les autres, et il ne s'arrêtait pas avant que je l'ai vaincu. Et croyez moi, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi endurant que lui. Il me fractura certains os à plusieurs reprise, et me fit cracher le sang comme personne. Et la seule chose qui m'a permit d'être encore en vie, c'est cela..."

Il ôta alors sa chemisette blanche pour découvrir un sceau à l'emplacement de son cœur. Il se tourna ensuite pour montrer un second sceau, sur son omoplate gauche dans l'alignement du premier. Les deux n'avaient pas la même forme, et luisaient respectivement d'une lueur turquoise et mauve.

"Vous allez peu à peu découvrir quelques secrets d'état, et en voilà le premier. Seules les personnes en qui j'ai une grande confiance savent ce que je porte. Il s'agit peut être d'une récompense bien moindre pour vos efforts, mais nous irons déguster un peu de bon vin à mes frais le moment venu. En tout cas, vous avez dû faire face à quelque chose de contre nature, et vous vous en êtes sorti brillamment. Ce ne sera pas du luxe si nos ennemis frappent à notre porte..."

Eloan Galaad
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Sam 2 Fév - 17:43
C’était sûr, Eloan tenait une certaine forme physique : il vagabondait souvent à travers les denses forêts d’Holmur, partait vainement à la recherche de Noé dans les dédales sombres d’Omnia, escaladait ci et là des falaises qui longeaient la côté écumeuse de Ventus, faisait du cheval lors de tous ses déplacements, quelque peu d’escrime quand il se libérait un créneau entre son poste d’enseignant, ses rencontres avec Kyriel et quelques malencontreuses et fortuites rencontres avec la gent opposée. Mais dans tous les cas, si tant est que le vin frappe l’esprit d’images poétiques, que le hachisch nimbe les rêves d’apothéoses à grands coups de cuillère de confiture et que les femmes auréolent la chair d’angéliques excitations à puissants afflux de sang ; il n’avait pas l’habitude de se faire rouer de coups dans tous les sens. Pour une première leçon, cette expérience, au moins, allait remettre son corps d’aplomb pour de futurs entraînements, qu’il souhaitait réguliers et non entravés par les divines et diverses activités susmentionnées.

Eloan, après avoir fait reculé Henry de plusieurs mètres, chose qui l’étonna, le regarda dans les yeux avec une certaine tendresse, tant due à la bataille qu’ils venaient de mener, au coup qu’il venait de porter, mais aussi à l’amitié qui allait naître entre les deux hommes. Aussi, Raphaël vint à lui, après avoir contourné les blocs de glace et lui donna une fiole qui avait apparemment le but de le requinquer. Henry, pour sa part, semblait tout aussi fatigué, mais Raphaël ne perdit pas une seconde et lui tendit une pipe… Une pipe ? Eloan s’étonna de ce geste ; était-ce un rituel guerrier que de fumer une pipe après la bataille ? Pourtant au vue de l’échange sérieux qui s’était déroulé entre Henry et son ami, la chose se révélait être bien plus grave. Mais il se leva pour se diriger vers Eloan, souriant ; cela dissipa son trouble à l’égard d’Henry, puis lui saisissant les mains quelques instants, une logorrhée se déversa d’entre ses lèvres qui ne tarda pas d’être le dernier coup qui vainquit Eloan, tant il avait du mal à se remettre de ses esprits après la lutte.

Il s’agissait d’une explication à visée pédagogique… Qu’il ne retrouva pas tout à fait dans ce qu’il avait fait précédemment, car il n’avait pas vraiment réfléchi, une sorte d’instinct de survie l’avait mener à stopper Henry dans sa démarche ; du moins c’est ce qu’il pensait. L’anecdote sur Ferdinand l’intéressa, il ne connaissait pas cet homme, et il semblait être puissant, à tel point qu’il surpassait Raphaël et Henry simultanément ? De toute façon, Eloan se devait de le rencontrer pour connaître le Trio Ventusien ; c’est pourquoi il répondit, d’un air qui liait l’ironie et la malice :

« - Ah ! Il me tarde de m’entraîner auprès de lui alors ! »
Cette idée n’était pas si irréfléchie, s’il pouvait déjà le rencontrer, ce serait un honneur pour lui, ensuite, s’il pouvait avoir des entrainements réguliers avec celui-ci, il n’en progresserait que plus rapidement et pourrait pourvoir à son poste du mieux qu’il le pourra ! Après, Ferdinand avait-il une once de piété ? Il l’espérait. Henry ôta sa chemise, et luisaient sur lui deux sceaux, l’un mauve et l’autre turquoise. Eloan s’approcha sans s’en rendre compte, intrigué par cette nouveauté innommable. Comment était-ce possible ? Comment un corps pouvait-il supporter deux sceaux ? Eloan ne se l’expliquait pas, lui qui en connaissait tant sur la magie, sur les runes, il s’agissait d’une chose extraordinaire que de posséder deux sceaux ; les doutes qu’il avait eu peur d’émettre dans les bains se confirmèrent, et qu’Henry lui confia un tel secret le toucha.
« - Je ne dis jamais non à un bon vin ! Aussi, que vous-ayez deux sceaux est purement fascinant ; j’imagine que la prise si rapide de quelques bouffées de pipe s’explique à présent ajouta-t-il en souriant Oh, je ne pourrais pas vous faire face bien longtemps dans un duel sans merci, j’ai encore beaucoup à apprendre, et j’en suis résolu. Sinon, rhabillez-vous, vous allez attraper froid conclut-t-il en regardant les blocs de glace et en tapotant dessus. Ils vont mettre un bout de temps à fondre ceux-là !

Henry Artins
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Sam 16 Mar - 18:51
Henry remit sa chemise en souriant, la pipe en équilibre entre ses deux lèvres étirées. Il était vrai que les blocs de glace maintenaient l'atmosphère à une température bien basse, même après le combat terminé. Les capacités d'Eloan impressionaient Henry, et lui donnaient des dizaines d'idées et expériences à tester dans un cadre plus ouvert qu'un gymnase. Spécialiste des sortilèges de zone, le jeune chef des armées ne pouvait user de toute l'étendue de ses pouvoirs si des murs et un toit bridaient sa marge de manœuvre. Et pour les quelques expériences qu'il voulait tenter avec l'aide d'Eloan, ils allaient avoir besoin de place...Henry était extrêmement des sorts combinés, car ils offraient des possibilités extraordinaires. Il en avait certes créés certains avec Raphaël, mais il n'eut jamais l'occasion de coupler sa magie avec un mage usant de la glace, et encore moins un possédant le talent d'Eloan. Enfin, avant d'en arriver là, ils allaient devoir apprendre à très bien se connaître.
Laissant ses délires de grandeur de côté, Henry termina sa pipe en répondant à Eloan au sujet de Ferdinand.


"Il est tout à votre honneur d'avoir hâte de le rencontrer! Votre motivation m'enchante. J'espère simplement qu'il ne vous causera pas trop de tracas. Il est assez exigeant, surtout en ce qui concerne les différentes façons de se battre. Enfin, vous vous battez déjà assez bien, je pense que vous n'aurez pas subir ses coups outre mesure."

Raphaël regarda Henry en coin, comme s'il avait dit quelque chose de bizarre. Henry sentit son regard sur lui, mais se contenta de sourire amicalement en nettoyant sa pipe finie. En effet, bon combattant ou non, Ferdinand ne laissant aucun répit à ses "élèves" tant qu'ils n'atteignaient pas un semblant de son niveau. Bien qu'il fut quasiment impossible de l'atteindre sans s'entrainer depuis son plus jeune âge, Ferdinand formait avec l'exigence d'être contraint de poser un genou à terre afin de juger la recrue fiable. Chose que même Henry et Raphaël réunis ne purent faire sans l'aide de magie...
En tout cas, l'heure était au rangement: comment se débarrasser des blocs de glace? Si les jeunes recrues se rendaient dans un gymnase rempli d'eau, il aurait droit à quelques remontrances. Réfléchissant quelques secondes, il regarda un des blocs avec un air malicieux.


"Tiens, voyons voir, je n'ai jamais essayé cela..."

S'approchant de lui, il plaça sa main dessus et récita quelques paroles en langue ancienne. Au début, rien ne se passa, puis le bloc sembla se soulever de quelques millimètres. Henry le poussa alors du pied et le bloc se mit à glisser sur le sable comme qu'il s'agissait d'une patinoire. Henry ricana comme un enfant, affichant un air de "hé ben, ça a marché!" avant de répéter le procédé pour les autres blocs.

"Allons y messieurs, il faut amener ces blocs dehors afin qu'ils ne causent pas trop de gêne en fondant...Une opération fastidieuse je vous l'avoue..."

Lorsqu'ils eurent finit, il ne restait quelques plaques de glaces éparses qui n'allaient pas être trop dérangeantes lorsqu'elles auront fondu. Et si elles mettaient plus de temps à fondre, ça n'ajoutera qu'un peu plus de difficulté à l'entrainement des recrues. Devant les immenses portes du gymnases, Henry tendit la main à Eloan.

"Hé bien, ce fut une après midi fort enrichissante! Espérons que les autres le seront tout autant. Mais avant de nous revoir pour ce genre d'obligations, j'espère que nous auront le temps de passer un bon moment de détente! Vous aurez peut être quelques questions concernant mon...petit secret. Je pensais que nous aurions pu rencontrer Monsieur Bernkastel par la même occasion, j'ai entendu dire que vous aviez déjà été introduits, puis nous nous étions croisés à Nebula. Cela nous a amené à projeter une rencontre, je ne pense pas que cela le dérange beaucoup que celle-ci soit informelle. Qu'en dites-vous?"

Eloan Galaad
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Lun 19 Aoû - 10:05
« Vous savez, tant que Ferdinand n’aggrave pas mes facultés physiques qui me sont si précieuses et d’entailler mon visage qui m’est fort utile je dois dire ; je me dois mal arriver devant mes élèves la figure pleine de contusions et balafrée de part en part. Hormis cela, il n’y aura aucun souci. »

A la suite de ces paroles, Henry s’approcha des blocs de glace et psalmodia quelques paroles en langues anciennes qui ordonnèrent aux agrégats de planer au-dessus du sol, comme l’avait fait Henry lors du duel. Avant celui, il ne s’était jamais vraiment amusé à créer des blocs de glace de cette taille. Et il n’avait jamais réfléchi à une manière de les faire disparaître ou de les faire fondre ; et pour cela, il aurait fallu un bon mage de feu, tout au moins, car une flamme ordinaire de l’aurait pas fait fondre pour autant.


Eloan lui serra chaleureusement la main à son tour ; pour les contacts, il avait toujours le don d’avoir la peau chaude même après avoir manipulé de la glace, et presque surtout après avoir manipulé de la glace :

« Oh mais ce moment fut très divertissant ; je n’ai jamais fait de telle chose, et je dois dire qu’elles font naître certaines dispositions cachées. Pour ce qui est d’une prochaine rencontre, je n’en attendais pas moins, et ce serait un réel plaisir ! D'autant plus que j'ai rencontré à plusieurs reprises Monsieur Bernkastel à Mihailov lors de ses conférences, acheva-t-il avec un sourire des plus cordiaux, mais en vérité des plus hypocrites (Il ne fallait pas que l'on connaisse la familiarité somme toute fraternelle qui unissait Kyriel et Eloan). Il me semble que nous avons beaucoup de choses à nous dire, et beaucoup de choses prometteuses à faire ensemble ! A la prochaine, et faisons en sorte qu’elle soit rapide ! »

Eloan serra à son tour la main de Raphaël avec des chaudes salutations, et quitta le complexe militaire, l’âme fougueuse de nouveautés et d’aventures.

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La valeur d'un homme
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