Hierophant Histrio [16+]



 
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Hierophant Histrio [16+]

Hierophant Histrio
Hierophant Histrio
Messages : 19
Age : 21
Métier : Assassin
Humeur : Affamée
Points Histoire : 0
Sam 23 Mar - 13:57
IdentitéNom: Histrio
Prénom(s): Hierophant (prononcer Iérophante)
Titre: Angel with an Attitude.
Âge: 21 ans.
Genre: Femme.
Nature:  Humaine.
Affinité: Feu.
Pays: Ventus.
Métier: Assassin et apothicaire.
Langues: Langue Courante.
* Thème: Manifest Destiny : https://www.youtube.com/watch?v=N7-PNH0IDpg et The Cave : https://www.youtube.com/watch?v=yy5xlq5lKKE (de la soundtrack de Ravenous)


Caractère et Morale

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Hierophant est avant tout une jeune femme passionnée. Tout feu tout flamme, elle n’aime pas la demi-mesure. Tout est réussite brillante ou échec total avec elle. La jeune femme a en effet sauvé sa vie par deux fois avec des réactions totalement impulsives et inattendues et elle fonctionne uniquement par impulsion. Elle doit certes planifier un minimum ses assassinats mais elle fait entièrement confiance à son instinct et celui-ci ne l’a pas encore trahie. Par conséquent, la jeune femme est très dure à suivre et personne ne sait vraiment ce qu’il se passe derrière ces grands yeux verts et il faut avouer qu’elle ne le sait pas toujours elle-même. Si vous comptez en plus ses grands talents d’actrice, Hierophant n’est pas le genre de femme qu’on peut deviner en un regard.

Ne vous laissez donc pas tromper par ses sourires et ses airs de jeune femme séductrice et vaine. Elle joue des apparences et s’il y a bien une personne à qui il ne faut pas faire confiance, c’est bien Hierophant. La jeune femme n’a pas de grandes croyances, pas de grandes causes à défendre, pas de combats à mener. Elle est libre de ses actions. Et sa passion alliée à un manque de code d’honneur est un cocktail très dangereux. Si vous vous tenez sur son passage et que votre mort peut lui profiter, elle n’hésitera pas à vous tuer. Elle a, en effet, une partie sauvage, animale en elle et elle n’hésite pas à l’écouter plus que sa raison. C’est cette partie qui fait d’elle un assassin hors-pair, une femme étonnante et une amante qu’on oublie pas.

Lorsque l’on connait Hierophant, il est très dur d’avoir une opinion neutre sur elle. On l’aime ou on la déteste. Si vous trouvez un juste milieu, vous avez encore beaucoup à apprendre d’elle. Fréquenter Hierophant, c’est tenter d’apprivoiser une bête sauvage déguisée en animal de compagnie : il faut être prudent et ne jamais sauter sur les conclusions sinon vous risquez de vous jeter dans la gueule du loup. Si vous êtes du bon côté, vous aurez gagné une alliée de choix. La jeune femme est très possessive avec les quelques personnes qu’elle aime. Elle n’autoriserait jamais que le moindre mal leur arrive, même si elle doit mettre sa vie en danger pour les sauver. Gare à vous si vous osez toucher un cheveux de la tête d’un de ses êtres aimés. Mais avant de vous réjouir de la protection d’une telle lionne, rappelez-vous que, si elle vous protège, elle vous possède également. Il vaut mieux ne pas tenter de s’éloigner d’elle ou de ne pas l’aimer comme elle vous aime. Hierophant vit avec passion, elle vous aimera aussi avec passion aussi longtemps que son instinct la guidera vers vous. Elle attend de tout le monde une telle passion et ne comprend pas qu’on puisse vivre dans la demi-mesure. La jeune femme n’est pas faite pour une vie paisible et normale : elle a sans cesse besoin d’actions, de sensations et si vous n’avez pas le coeur bien accroché, elle pourrait bien vous perdre et vous abandonner là.

Mais elle est tout aussi dangereuse si vous êtes du mauvais côté de ses affections. Vous lui avez fait une mauvaise impression ? Faîtes-vous tout petit, faîtes-vous oublier parce que si elle vous croise en train de maltraiter quelqu’un ou de voler, elle pourrait bien décider que ce soit votre dernier forfait. Elle ne tue pas très souvent quand elle n’est pas sur contrat, mais il se pourrait qu’elle ait une petite faim d’un soir et dans ces cas-là, il vaudrait mieux pour vous que vous ne soyez pas sur son chemin.

Cependant, tant que vous n’êtes pas son amant, vous avez encore un espoir de rédemption. Hierophant n’a jamais qu’un seul amant parce qu’elle est passionnée et parce qu’elle n’est pas le genre de femme qu’on quitte. Dans les affaires où son coeur est concerné, elle n’accepte pas de souffrir et a tendance à toujours obtenir ce qu’elle veut. Quand elle ne l’a pas, elle a tendance à devenir très très sensible et à virer à l’hystérie. Vous n’avez pas envie d’être la personne qu’elle menace de tuer en montrant les dents si jamais elle vous surprend à regarder une autre jeune femme un peu trop longtemps. Jalouse, possessive et passionnée, il faut avoir des nerfs d’acier pour supporter une Hierophant amoureuse. Selon son amant, elle en vaut la peine.

N’allez pas croire que la jeune femme n’est qu’une gamine capricieuse et vaine qui a toujours eu ce qu’elle voulait. Au contraire. Elle a grandi dans la pauvreté et n’a jamais connu le confort de ces jeunes femmes qu’on sert, qu’on habille et qu’on pomponne. Ce que Hierophant a, elle s’est battue pour l’avoir et elle n’est pas prête à perdre de fruit de ses souffrances. La jeune femme est forte, courageuse et débrouillarde. Elle n’attend pas qu’on lui offre les choses sur un plateau d’argent et elle serait même très vexée si vous le faisiez : elle n’aime pas devoir quelque chose à quelqu’un et elle s’empresse de repayer toutes ses dettes. Plus elle est indépendante, plus elle est confortable. Si elle veut quelque chose, elle peut toujours se débrouiller pour l’avoir et la jeune femme est pleine de ressources sans aucun code moral pour l’arrêter. Hierophant n’a aucun scrupule à mentir ou à tuer. Elle ne regrette rien de ce qu’elle a fait si ce n’est de s’être laissée aller à espérer une vie normale un jour.

Capricieuse et vaine ne sont certes pas les meilleurs termes pour décrire la jeune femme, mais il faut avouer qu’elle vit les choses avec tellement de rapidité, d’instinct, sans les réfléchir vraiment qu’elle peut être perçue comme une femme légèrement superficielle. Si elle aime une robe, elle la prend, même si elle a déjà une garde-robe assez conséquente chez elle. Si elle a envie de manger quelqu’un, elle le mange, même s’il aurait pu lui être utile à long-terme. Il lui arrive alors de réussir brillamment, mais elle a connu quelques échecs cuisants à cause de son impulsivité.

Si sa passion la pousse donc dans l’erreur, dès fois, cette même passion lui permet toujours de se relever et de continuer. Hierophant ne se laisse pas abattre facilement et même une fois abattue, il ne faut pas parier sur le fait qu’elle ne se relèvera pas. La jeune femme n’a pas vraiment peur pour sa vie même si elle a des attaches très chères dans ce monde et si elle doit se battre, elle se battra jusqu’au bout. Elle est très chanceuse cependant d’avoir eu un maître très compétent qui lui a apprit une technique très stricte et efficace sinon, elle aurait tendance à agir salement en laissant des très très peu professionnelles de ses meurtres. Si son maître n’a pas réussi à faire d’elle une créature entièrement froide et professionnelle, il a cependant réussi à mettre un peu de discipline dans ses élans de passion, rendant Hierophant positivement mortelle.

La jeune femme ne sait pas vraiment où elle va et ce qu’elle fait. Elle a tendance à vivre au jour le jour, sans regrets, sans remords, se levant chaque jour comme une nouvelle femme prête à affronter les épreuves de la journée. Ce vide laissé par des rêves qu’elle n’ose pas faire est très vite remplacé par les milles et unes choses passionnantes qu’elle vit tous les jours. Hierophant est très curieuse et ne se lasse pas de lire quand elle en a le temps, pour rattraper toutes ces années passées dans l’ignorance. Mais elle est très vite pleine d’idées de chansons, de pièces et un livre a besoin d’être très passionnant pour la captiver plus de trois jours. Elle n’aime pas qu’on lui donne des ordres ou qu’on lui dise quoi faire et elle ne supporte pas l’autorité. La jeune femme est effrontée, insolente et ne s’excuse jamais.

Si elle a un projet, cependant, ce serait de fonder une famille. Elle n’arrêterait pas son métier et elle n'élèverait pas ses enfants comme des enfants normaux, mais leur donnerait l’enfance qu’elle a eu : sans illusions sur les contes de fées mais pleine d’aventures trépidantes, sans un moment pour se poser et accepter d’être commandé par quelqu’un qui pense avoir le moindre pouvoir sur vous... De vrais petits citoyens de Ventus. Mais ce projet reste dans la catégorie des rêves pour l’instant. Hierophant est encore très jeune et son amant n’ose pas vraiment le lui dire (vous savez, il ne faut pas contrarier une cannibale émotive) mais il serait très probable qu’elle ne soit pas assez mature pour accepter les responsabilités qui viennent avec une famille. Déjà qu’il a du mal à lui faire accepter l’idée d’une vie quotidienne, d’une routine sans recevoir des menaces de mort...

Malgré tout, il n’a pas de doutes sur le fait qu’elle ferait une mère attentionnée et aimante : elle est une amante tout aussi attentionnée et aimante.



Physique

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Hierophant n’a jamais eu une vie tranquille. Ce n’est pas le genre de femme a vivre dans l’aisance en attendant qu’on la serve. Elle ne savait pas ce que c’était que d’avoir des mains blanches et des ongles intacts jusqu’à ce qu’elle s’installe pour de bon. Même encore, les égratignures sont fréquentes. Hierophant n’est pas une poupée de porcelaine. Et pourtant, c’est à s’y méprendre ! La jeune femme a un teint pâle, comme les pétales d’une fleur de lys blanche. Mais sa peau n’est pas aussi délicate. Les années d’entraînement ont peut-être laissé à son visage un air de candeur, plus joué que véritable, mais elle porte les cicatrices de sa vie risquée. Il suffit qu’une victime soit sur ses gardes, qu’on petit combat se mette en place, un coup de poignard, inoffensif la plupart du temps, mais la cicatrice reste. Sur ses avant-bras, quelques griffures sont souvent en train de guérir, quelques unes sont à jamais marquées sur sa peau comme de fines lignes blanches qu’elle masque souvent sous un épais maquillage. Son dos, également, est un enchevêtrement de cicatrices, de fines lignes blanches ou encore rouges qui sont autant de trophées que ses souvenirs, que des cadavres à moitié retrouvés dans les égouts de la ville.
Hierophant est plutôt grande pour une femme de son âge. Pas assez cependant, pour dominer la plupart des hommes, mais juste assez pour ne pas avoir à lever les yeux trop haut vers eux. Certains pourraient même trouver sa haute taille énervante, une façon de plus de la remarquer à travers des foules de femmes. Son métier nécessite en effet une ligne impeccable et la jeune femme ne peut pas se permettre un gramme de trop. Rien ne doit la gêner lorsqu’elle se glisse furtivement dans une chambre au beau milieu de la nuit pour tuer un homme. Hierophant est donc mince, pas assez maigre pour avoir l’air maladive, mais assez mince pour qu’on puisse la soupçonner d’être plus qu’une simple apothicaire. Elle n’a en effet pas beaucoup de formes, sa poitrine n’échappe certes pas aux regards des hommes, mais elle n’attire pas assez l’attention pour attirer leurs convoitises et la jeune femme s’en passe très bien. En revanche, elle est musclée, finement musclée, juste assez pour avoir un ventre plat et des biceps visibles sous les manches de ses robes. Mais Hierophant n’est pas vraiment une armoire à glace. Elle est plus féline. Son métier lui demande une agilité de chat toujours à l’affût et elle en a aussi la grâce. Ses mouvements sont précis et fluides. Elle n’a pas l’air d’une danseuse, elle a l’air d’un animal sauvage en chasse. Sa taille fine est une obligation.

Cet air félin, Hierophant le cultive comme une image, une carte de visite. Quand il le faut, elle a l’air d’un chat de salon, un animal de compagnie apprivoisé dont on peut caresser la fourrure angora. Mais il ne faut jamais oublier qu’un animal reste un animal et peut vous mordre sans crier gare.

Hierophant a un visage long aux traits harmonieux. Elle est d’une beauté très traditionnelle, de celle qu’on peut trouver sur les tableaux des maîtres les plus classiques. Cependant, la jeune femme n’a pas la moindre vanité à ce sujet : sa beauté lui sert comme ses talents d’actrice et elle ne se sent véritablement belle que dans les croquis de celui qui partage sa vie. Mais allez savoir, ce doit être son petit nez fin et droit ou ses grands yeux verts, mais il y a quelque chose de définitivement félin chez la jeune femme. Ses lèvres pourtant, sont des lèvres parfaitement humaines. Qui l’aurait cru ? De jolies lèvres fines, la lèvre supérieure légèrement plus mince que la lèvre inférieure. Leur couleur est d’un beige plutôt décevant, se fondant presque avec le reste de sa peau et pour attirer les hommes les plus minutieux, elle doit se les peindre en rouge pour en rehausser l’éclat. Cependant, son visage est déjà illuminé par ses yeux. D’un vert pailleté d’or, vous pouvez trouver dans ces yeux quelque chose de typiquement félin. A moins que ce ne soit quelque chose de typiquement bestial. Les yeux de la jeune femme sont très expressifs. Après, c’est à vous de voir si vous avez envie de croire ce que les yeux d’une jeune femme qui a grandi parmi des acteurs peuvent vous dire. Elle connait toutes les expressions : la joie, la peur, la lascivité et elle les manie tous avec la moindre lueur dans son regard, le moindre de ses traits. Si Hierophant était une artiste, son corps serait son oeuvre d’art.

Ses longs cheveux sont d’un blond épi de blé et rayonnent au soleil. Ils sont fournis, épais, dignes des louanges de poètes. Elle mise très souvent sur un côté coiffé/décoiffé qui rajoute à son air de chat de salon, de beauté féline à peine domptée. Ils cascadent sur ses épaules avant de retomber boucles très lâches dans son dos, le balayant à chaque mouvement. Puis, quand les choses se corsent, elle les attache fermement et se met au travail. Si vous avez le malheur d’arracher ses cheveux ou d’essayer de marquer son visage en vous débattant, elle vous promettra une mort très douloureuse.

Son travail consiste aussi à savoir se parer selon les occasions. Hierophant s’habille donc comme elle se déguise : avec certains codes. La seule chose qui revient sans cesse ? Une touche de rouge. La jeune femme étudie sa future cible avant de s’habiller. Elle a désormais de quoi se payer de très belles robes pour les grandes occasions et elle n’a pas peur de s’habiller à la mode. Après tout, son corps peut lui permettre quelques vêtements un peu osés. Mais la jeune femme n’a pas l’habitude d’être à moitié déshabillée pour attirer ses victimes. Non seulement, cette solution pourrait attirer d’autres personnes et elle n’avait besoin que de l’attention de sa cible, mais en plus, elle sait très bien que Kolgun n’aime pas du tout la voir sortir ainsi. Lorsqu’elle travaille à la boutique, elle a plutôt tendance à porter des tenues plus sobres et décontractées, même si le rouge est toujours de mise. Quelques fois, cependant, elle porte du bleu cyan, du bleu foncé ou même du vert. Elle porte toujours une chaîne dorée autour du cou, avec un pendentif en forme de main. A ses oreilles pendent quelque fois de jolies formes fines, souvent en or, pour rehausser l’éclat de son teint, pour souligner sa beauté et surtout, comme une forme d’ultime provocation au monde : de petite fille de troubadours n’ayant rien à manger une semaine sur deux, elle pouvait devenir une grande dame, quand cela lui chantait. Mais elle finit toujours par revenir à une robe plus simple, plus pratique pour rentrer chez elle et mettre son travail derrière elle.

Beaucoup de gens voient la jeune femme avant tout comme une provocatrice, une mangeuse d’homme, une séductrice irrésistible. Il faut dire que sa beauté, son allure féline et son je-ne-sais-quoi de dangereux n’aident pas à lui donner un air totalement innocent. Pourtant, la jeune femme porte encore sur son visage un certain air d’innocence derrière ses airs sûrs. C’est sans doute cet air de jeunesse, voire de naïveté qui piège ses cibles qui préfèrent voir en elle une belle jeune femme innocente ou écervelée plutôt qu’une séduisante mangeuse d’hommes, au sens premier du terme.


*Compétences générales

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Lire et écrire : La jeune femme avait apprit les rudiments de la lecture durant son enfance, mais ses parents eux-mêmes savaient tout juste lire et à peine écrire. On avait toujours pensé que c’était un talent inutile : pour monter un spectacle de rue, on a pas besoin de connaître toute la littérature. De plus, elle croisait alors le chemin de beaucoup d’autres troubadours et d’acteurs qui lui récitaient volontiers quelques poèmes le soir, après une longue journée sur la route. Elle a vraiment apprit à lire et à écrire vers ses quinze ans et elle maitrise désormais ces deux talents parfaitement. En revanche, elle ne connait que quelques mots en langue ancienne.

Chanter et danser : Chanter et danser faisait partie de l’éducation de la jeune Hierophant. Elle peut également jouer quelques simples mélodies sur divers instruments. Elle ne pratique pas souvent ces dons, mais ils peuvent être utiles lorsqu’elle a besoin de se déguiser en ce qu’elle était.

Jouer : C’est sans doute le plus grand talent de Hierophant et son talent qui lui sert le plus dans son métier. La jeune femme joue depuis qu’elle est toute petite dans les spectacles de ses parents, elle jouait aussi la petite fille innocente quand il s’agissait de passer dans les rangs pour voler quelques bourses dans le public. Savoir se déguiser et jouer un rôle est un talent essentiel quand on est assassin. Hierophant a toujours tendance à se créer un personnage dès qu’elle a une nouvelle cible. Ce personnage l’aide à l’observer, le suivre dans la rue, découvrir son quotidien et même quelques fois, prendre contact avec sa cible pour qu’elle l’invite de elle-même chez elle où elle pourra finir le travail. Jouer la comédie est très naturel chez Hierophant et elle excelle dans cet art.

Préparer de remèdes et de poisons : Avant même d’être assassin, Hierophant aidait un apothicaire et elle travaille toujours à la boutique quand elle n’est pas en train de tuer son dîner. Elle aide à préparer les ingrédients, à les doser pour obtenir le remède parfait ou le poison le plus mortel. Ces connaissances sont très utiles lorsqu’il s’agit de rajouter un petit plus dans le verre de sa cible ou sur son propre poignard avant qu’elle ne frappe. De même, en dosant les bons ingrédients, elle peut rajouter un petit plus à ses sorties quand tout semble perdu : un petit mélange bien dosé, un nuage de fumée et Hierophant a quitté la scène. De même, lorsqu’il lui arrive de se blesser plus ou moins gravement, elle peut toujours se soigner elle-même.

Manier le poignard : Avec le poison, le poignard est son arme favorite. Il faut être rapide, agile mais aussi assez fort pour que la petite lame mène la cible à sa mort, le tout, avant qu’elle ne crie. Le poignard est une arme de précision et d’élégance. Il est assez petit pour être dissimulé sur ses tenues et surtout, contrairement aux poisons, il n’est jamais signé. Un coup de poignard habilement donné dans la rue, une bourse volée et tout le monde pensera qu’un voleur est passé par là. Si en plus, il manque un bout de cadavre, la blessure due au poignard disparaitra totalement et on pensera à une attaque très curieuse de bête sauvage.

Tirer à l’arc ou à l’arbalète : Même si Hierophant adore utiliser le poison et le poignard, les deux demandent tout de même une certaine proximité avec la cible et, malheureusement, certaines sont assez inaccessibles si on ne possède pas un nom et une réputation. Et la jeune femme doute bien que les personnes les plus puissantes ne seraient pas très à l’aise de rencontrer un assassin sans l’avoir convoquée eux-même. Elle mettait même ses employeurs mal à l’aise ! Donc, quelques fois, Hierophant doit se résoudre à abattre sa cible à distance. Pour cela, il lui suffit de tremper quelques traits dans un poison très fort, de trouver la cachette idéale et d’attendre la cible pour l’abattre à distance. Même si la jeune femme n’utilise pas souvent l’arc ou l’arbalète (elle a une nette préférence pour l’arbalète) quand elle sait qu’elle doit y recourir, elle passe souvent des heures et des heures à s'entraîner chez son maitre Enge. Pas de travail mal fait ou à demi-fait chez Hierophant. En revanche, on ne verra jamais la jeune femme manier des armes plus lourdes comme l’épée ou la masse, pas si elle peut l’éviter : ces armes sont trop lourdes, font trop de bruit, sont moins précises et les preuves sont plus difficiles à cacher.

Cuisiner : Hierophant est aussi une très bonne cuisinière ! Mais elle ne fait pas la cuisine à tout le monde, uniquement à Kolgun et à Enge. Elle est un fin cordon bleu quand il s’agit de trouver la bonne cuisson de la viande. Après tout, cannibale et apothicaire, quelles meilleures conditions pour apprendre à cuisiner ?

Etre discrète : Plus encore que tuer, être discrète est le métier de Hierophant. Le camouflage est essentiel, savoir se déplacer dans l’ombre ou dans une foule sans se faire remarquer est une partie importante de son travail. Même si ses débuts étaient un peu maladroits, Enge fut un maître impitoyable et la jeune femme est désormais capable de le surprendre quand elle est au meilleur de sa forme. Autant vous dire que peu de personnes sont capables de l’entendre approcher quand elle choisit d’être invisible.

Etre agile, savoir réagir, s’adapter : C’est la qualité principale de la jeune femme. Si elle part en effet avec un semblant de plan, elle sait s’en défaire si les circonstances en décident autrement. Elle n’est peut-être pas un génie, mais quand il faut utiliser un chandelier au lieu de son poignard parce que sa victime a réussi à la désarmer, elle n’hésite pas à utiliser ledit chandelier. La plupart du temps, une fois ses repères pris, la jeune femme ne planifie pas tous ses mouvements. Elle prévoit son arme, une entrée, une sortie et improvise ensuite selon ce qu’il se passe.

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*Équipement, objets divers : 

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Son collier : C’est le cadeau qu’elle a reçu de Kolgun pour ses seize ans. Ils n’étaient pas encore amants, mais c’était un véritable cadeau d’amant à son amante. Il ne peut pas vraiment lui passer la bague au doigt parce qu’elle est trop indépendante pour le mariage et qu’une alliance la gênerait pour son travail, mais elle porte toujours son collier. C’est une chaîne dorée, très fine, avec un pendentif en forme de main. Pourquoi une main ? Parce que Hierophant est la meilleure masseuse qu’il ait jamais rencontré. Elle a les mains en or.

Une ceinture avec ses fioles : Quand elle part terminer un travail (et souvent, une cible) la jeune femme a toujours une ceinture autour des hanches. C’est une ceinture en cuir qui commence à s’élimer çà et là mais elle possède une dizaine de petits rangements en cuir qui lui permettent de placer toutes les fioles dont elle pourrait avoir besoin et le tout, à portée de main.

Son poignard : Il faut avouer que Hierophant a son poignard fétiche. Il l’accompagne quasiment tout le temps. Eh oui, être une jeune femme aussi séduisante dans certains quartiers, tard dans la nuit, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Sans compter le fait que Kolgun lui a demandé d’arrêter d’arracher la chair avec les dents sinon, elles risqueraient de se les déchausser. C’est un petit poignard, léger, au manche en cuivre, orné de motifs floraux. Elle a une place spéciale pour lui sur sa ceinture mais aussi dans sa botte ou quand elle n’a ni l’une ni l’autre, elle l’attacher autour de sa cuisse, toujours à portée de main.

Spoiler:

Une maison et une boutique d’apothicaire : Bon, il faut avouer que la maison et la boutique ne lui appartiennent pas tout à fait, mais elle appelle ces endroits son chez-elle. Elle rentre ici tous les soirs et ne connait pas d’autre lit que celui du propriétaire des lieux. La maison et la boutique se situent dans un quartier plutôt pauvre d’Omnia, dans une ruelle et il faut connaitre l’endroit ou errer très souvent pour le trouver. La discrétion de cette petite boutique qui ne vend pas que des remèdes aux pauvres gens malades fait tout son charme et surtout sa réputation chez les assassins qui peuvent se fournir de quoi faire leur travail dans l’ombre. La boutique est plutôt petite, mais les fioles s’entassent sur les étagères et ce qui est présenté aux yeux d’éventuels clients n’est qu’une petite partie de la marchandise. Si vous venez pour les spécialités du chef, il vous ouvrira alors le vrai trésor : l’arrière boutique où tous les poisons préparés avec soin sont dissimulés aux rares passants trop curieux.
A côté de la boutique se trouve la maison de l’apothicaire. C’est une petite maison confortable aux rideaux d’un bleu profond. Honnêtement, Hierophant et Kolgun auraient largement de quoi s’acheter une maison bien plus grande, mais ils ont besoin de cette discrétion pour faire marcher leur commerce. La maison a deux étages, l’un destiné à la chambre et à la garde-robe de la jeune femme qui commence à devenir plutôt imposante, l’autre à la cuisine, la salle à manger et le salon où les deux amants passent leurs soirées quand ils n’ont pas à préparer remèdes et poisons ou à les utiliser.

Une grande garde robe et une grande collection de bijoux : Lorsque Kolgun proteste sur le nombre de vêtements que possède Hierophant et qui commencent à prendre beaucoup beaucoup de place, celle-ci réplique toujours qu’elle a honnêtement besoin de toutes ces robes. Kolgun en doute mais sa compagne est cannibale et à tendance à s’enflammer très rapidement. De plus, Hierophant n’est pas trop vaine et il lui arrive de vendre quelques belles robes ou quelques bijoux pour avoir de quoi acheter des ingrédients rares pour les poisons. De toutes façons, ce n’est pas vraiment comme si elle achetait la plupart des tenues qu’elle portait.

 

Influence et Relations :

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Kolgun : Kolgun est l’amour de sa vie. Il est le seul homme qui ait le moindre droit sur elle. Elle ne lui appartient pas mais elle lui est fidèle et finit toujours par revenir dans son lit, même à cinq heures du matin. Kolgun commence cependant à vieillir : il atteint la fin de la quarantaine alors que Hierophant est dans le début de la vingtaine.
C’est un apothicaire hors pair : il est très habile à la préparation des remèdes et des poisons. C’est lui qui a recueilli Hierophant et qui lui a donné un avenir quand elle semblait condamnée à vivre une vie trop normale pour une jeune femme aussi bouillonnante qu’elle. Il est le côté calme et patient de la jeune femme et c’est souvent lui qui résous les conflits et les querelles d’amoureux. Il a déjà perdu sa première femme et son fils et il ne se pardonnerait pas de perdre Hierophant également.
Kolgun est un homme plutôt grand, assez en tous cas pour dépasser la jeune femme d’une bonne tête. Il n’est certes pas musclé comme elle mais le travail d’apothicaire a aussi ses exigences. Et puis, il n’a pas toujours eu Hierophant pour l’aider. Il a un visage très dur voire impassible pour la plupart des gens et ses lèvres ne semblent connaitre qu’un sourire moqueur. On peut dire qu’il fait peur à la plupart des clients. C’est alors à la jeune femme d’adoucir son image comme il adoucit ses passions. Mais en réalité, elle sait que Kolgun est seulement un homme qui a été trahi par le passé et a du mal à faire confiance ou même à s’ouvrir aux gens.
C’est un homme très cultivé également. Il a toujours refusé de faire une carrière académique mais il ne manque pas d’intelligence et de créativité. Hierophant le soupçonne même d’écrire des poèmes en son absence. En tous cas, elle a retrouvé de nombreux croquis sur le désordre de son bureau et si beaucoup représentent des cadavres ou des plantes, elle retrouve souvent la figure d’une jeune femme endormie parmi les draps d’un lit bien familier.
Cependant, Kolgun n’a rien d’un magicien. II est juste humain et compense ce manque par une grande intelligence et une grande habileté. Il a également une certaine réputation parmi les assassins car il fabrique ses poisons lui-même et avec une telle créativité que les goûteurs les plus doués, habitués aux poisons courants ne reconnaissent pas ceux de Kolgun.
Notez que c’est également le seul homme capable d’embrasser une cannibale et à l’appeler Hiero.

Spoiler:

Enge : Enge est un humain, le maître de Hierophant. Si Kolgun lui a apprit à lire, à écrire et à préparer ses propres poisons, Enge lui a apprit à utiliser ces poisons.
Même si Enge est désormais trop vieux pour encore pratiquer son métier efficacement, mais ce fait même montre à quel point il était doué. Peu d’assassins font de vieux os, mais Enge a atteint le vénérable âge de soixante-cinq ans. Il peut encore bouger, se déplacer, mais pas avec la même agilité qu’autrefois.
C’est un homme sec, dur et sévère. Il est froid et impitoyable. Il a réussit à venir à bout de Hierophant plusieurs fois même si celle-ci a toujours fini par revenir. Il est exigeant envers les gens qu’il aime parce qu’il veut qu’ils soient à la hauteur de ses petites marques d’affection. De plus, il n’avait nullement envie d’envoyer la jeune femme au massacre, raison de plus pour être très sévère avec elle lors de son entraînement. Il a rarement prit des apprentis, n’ayant pas la patience de leur faire partager son savoir, mais Hierophant s’est montrée une fille plutôt captivante. Lorsqu’elle vient lui rapporter ses faits, il est toujours captivé par la façon dont elle se débarrasse des cadavres.
Enge est avant tout efficace voire sans fantaisie. Il va au chemin le plus sûr, le plus direct pour éliminer une cible. Il est pourtant très habile à la mise en scène et au maquillage de ses meurtres qui ont toujours l’air de simples accidents ou de simples disparitions.
On sait peu de choses sur Enge et sur son passé. Certains disent qu’il vient d’Ignis, mais c’est peu probable. Il a probablement eu une très bonne éducation et, pour des raisons mystérieuses, a quitté le système scolaire pour devenir assassin. Sa réputation a tardé à se faire, mais il a très vite su se faire un nom parmi les assassins et ne jamais manquer d’occasion d’accepter une commande.
Enge n’a pas de principes, pas de grandes idées, pas de grandes causes. Il aime son métier et il le faisait bien. Hierophant tente depuis quelques mois de le convaincre de prendre plusieurs autres apprentis pour donner une chance à ceux qui ont raté le coche de l’éducation, comme elle. Mais Enge a horreur d’être déçu et après avoir fréquenté Hierophant, il doute pouvoir trouver une personne aussi captivante.
Enge a toujours été un homme solitaire. On ne lui connait pas de famille et quelques aventures sans lendemain, sans attaches. Il vit désormais dans une très belle maison aux frais de ses anciens employeurs qu’il fait chanter grâce aux lettres de commandes qu’il a toutes gardées. Il commence à apprécier des simples plaisirs de la vie, comme marcher dans son jardin, boire un bon vin et manger des bons plats cuisinés par son apprentie. Enge sait qu’il va bientôt mourir mais cette perspective ne l’angoisse pas : la mort est une vieille amie.

Spoiler:

Histris : Histris est la seule famille biologique qu’il reste à Hierophant. C’est son père et elle tient énormément à lui même s’ils ne se sont plus parlés depuis ses quinze ans.
Histris avait été un acteur hors pair, un très bon chanteur et un homme courageux, drôle et affectueux. Il avait été un de ces esprits libres, sans attaches sinon celles de son coeur. Il avait été un aventurier, un homme audacieux voire provocateur. Il faisait hurler de rire ses spectateurs et séduisait presque toutes les femmes qu’il voulait.
Son coeur se porta cependant sur Avelis qu’il enleva à sa vie monotone et avec qui il fonda une famille. Histris devint peu à peu un homme de famille, s’attendrissant un peu à la naissance de sa première fille, Hierophant, sa «princesse». Il lui offrit une vie d’aventures, il lui offrit les voyages que les contes et les chansons lui promettaient même si cela voulait dire la voir jeûner un jour sur deux et avoir froid tout l’hiver. Son tempérament de feu, son audace et ses talents d’actrice, Hierophant les tient de son père.
Mais Histris n’est désormais plus que l’ombre de lui-même. Après l’incident de la grotte, il a décidé d’offrir enfin à sa fille une vie tranquille en lui montrant l’exemple. Il a fait de son mieux pour oublier les atrocités commises dans la grotte même si les cauchemars le hantent encore. Il s’est installé à l’auberge de la mère Hosh’ et a prit la place du mari. Il n’est pas un très bon aubergiste et son ancienne vie lui manque quelques fois. Aux yeux des autres, il n’est plus qu’un débris d’homme patibulaire avec un penchant pour la boisson. Pour Hierophant, c’est un artiste brisé par les attentes de la société. Elle ne comprend pas pourquoi il n’a pas décidé de reprendre la route. Elle ne lui a jamais non plus vraiment pardonné de ne pas avoir empêché Kil de devenir trop proche d’elle. C’est lui qui aurait du la sauver, pas un illustre inconnu qui allait devenir son amant.
Désormais Histris est connu sous le nom du père His et il est sobre un jour sur deux, priant tous les jours pour que la mort vienne le ramasser depuis qu’il a perdu sa fille chérie, sa princesse. Ça ne devrait pas tarder : sa vue commence à diminuer, son dos se voûte et il a d’horribles rhumatismes. Il se rend compte de l’erreur qu’il a faite : il a élevé une fille passionnée, un feu follet, ce n’était pas pour ensuite essayer d’éteindre la flamme. Maintenant, il l’a perdue et les seules nouvelles qu’il a d’elle sont des petits paquets sur le pas de sa porte avec des médicaments, de l’argent et quelques vêtements.

Spoiler:

Avoir des connaissances et des relations fait partie du métier de Hierophant. Elle se lie facilement d’amitié avec les troubadours, les bandits de grand chemin, les prostituées, toutes ces personnes en marge de la société, prêts à tout pour un frisson, pour un peu d’aventure, pour sortir de leur quotidien monotone ou de leur absence de quotidien. Elle sait qu’elle peut compter sur leur aide et qu’ils peuvent compter sur la sienne. Cependant, la jeune femme ne lie jamais de profondes amitiés trop facilement. Elle préfère connaitre les gens de loin, se rendre des services mutuellement et les oublier. C’est une femme indépendante et elle a besoin d’une certaine liberté.
Elle a aussi des clients réguliers. Ceux-là sont importants et Hierophant essaye de bien les traiter. Le fait qu’ils aient mérité leur place l’aide aussi à avoir une pointe d’admiration pour eux. Ces clients ont souvent besoin d’éliminer quelqu’un qui sait trop de choses ou qui est capable de trafiquer dans leur dos pour prendre leur place. C’est avec ce genre de clients réguliers que Hierophant se fait connaître. Après tout, on échange le nom de bons cuisiniers entre bons amis, pourquoi pas le nom de bons assassins ?

Toujours est-il qu’on commence à murmurer le nom de Hierophant de plus en plus souvent dans les dîners les plus huppés de la société.



Autre
Comment avez-vous connu le forum ?:
Merci Térence, de me distraire de mes révisions ^^

Des choses à améliorer ?:
Rien du tout, en fait, j’aime vraiment la façon dont ce forum est organisé !

Crédits:
Hierophant : Sweet Disposition by dCTb
Smile for me by dCTb
Honey Bunny by dCTb
So Chill by dCTb
Plum by dCTb
Speak no evil by dCTb
Youth by Claparo Sana
Kolgun : Apothecary one by menton3
Enge : Upholder of the teachings by sethard
Histris : Encumberance by Milespierre
thème : Michael Nyman & Damon Albarn (pour le film Ravenous)

Un dernier mot ?:
Alors, je suis un peu une vétérante du RP, en fait. J’en ai fait énormément il y a quelques années, puis j’ai fais une pause de deux ans environ et je m’y remets alors il est possible que je sois un peu rouillée. Je ferais de mon mieux pour m’y remettre. J’espère que l’histoire ne vous a pas trop ennuyés !

Hierophant Histrio
Hierophant Histrio
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Métier : Assassin
Humeur : Affamée
Points Histoire : 0
Sam 23 Mar - 14:24
[Cette histoire contient des scènes susceptibles de choquer les âmes sensibles]


CHAPITRE I : Trek to the Cave :

Hierophant Histrio [16+] 281162speaknoevilbyctchryslerd49de28copie
- Oh, mais c’est un très beau ventre de femme enceinte que vous avez là, commenta Avelis en berçant son propre enfant sur son sein.

La femme enceinte sourit en caressa son propre ventre :

- J’espère que c’est un garçon, fit-elle, que son père puisse avoir une bonne retraite.

Hierophant soupira à côté de son père leva les yeux aux ciel, reportant son regard sur le paysage qui défilait. Histris se moqua gentiment d’elle en ébouriffant sa tignasse blonde mal coiffée avec ses mains sales et abîmées. Puis, il se concentra à nouveau sur la route à suivre :

- Papa, est-ce qu’on est bientôt arrivés ? se plaignit Hierophant.
- Ma pauvre princesse, on vient à peine de partir !

La petite fille eut une moue au surnom. Hierophant était tout sauf une princesse. Non pas qu’elle ne rêve pas d’en être une, mais la demoiselle n’est que la fille d’un groupe de saltimbanques. Son père n’a jamais eu de toit fixe : il a suivit ses parents, acteurs, troubadours avant de reprendre leur affaire à leur mort. Si sa mère a déjà eu une vie tranquille et sédentaire, elle se garde bien de l’évoquer devant sa fille.

Hierophant n’a jamais eu de véritable maison. Son chez-elle, ce sont les routes sans fin, la caravane de ses parents, les vieilles auberges sales et les châteaux des puissants chez qui elle va travailler chez ses parents. Elle n’a jamais eu d’éducation et n’en aura probablement jamais. Elle n’est pas faite pour une vie calme, pour des rêves des princes charmants et des mains blanches. Elle vient d’avoir neuf ans et tous ses ongles sont cassés, ses genoux sont toujours écorchés et ses cheveux n’arrivent pas à tenir en place. Hierophant vit d’aventures, de spectacles, de paysages qui défilent, de mouvement et de musique. Il faut bien ça, quand on a pas à manger un soir sur deux.

Hierophant est la fille aînée d’une petite famille de troubadours. Elle a un petit frère, Hiephoris. Il pleure sans cesse et l’empêche de dormir, mais elle s’occupe volontiers de lui quand elle ne doit pas aider ses parents sur scène. Une petite fille fluette comme elle est est très pratique pour voler dans les poches des spectateurs et pour jouer le rôle des lutins dans les farces que ses parents jouent. Elle a apprit à être habile, à faire rire les gens, à les captiver en chantant. Hierophant était destinée à être un troubadour, tout comme ses parents. Elle n’était pas destinée à attendre un prince charmant en tricotant au coin du feu.

- Papa, continua-t-elle pour tromper l’ennui de la plaine sans fin qu’ils parcourent depuis près de deux heures, dis-moi où on va.
- Encore ? Bon, d’accord... On va à Omnia, c’est une très très grande ville. Il va falloir faire attention à ne pas nous perdre là-bas, sinon, on risque de ne jamais se retrouver.

Hierophant frissonna mais ne perdit pas courage :

- Et pourquoi il y a une autre roulotte avec nous ? Qui c’est, eux ?
- Eux, ce sont nos compagnons de voyage. Otis et Saëlle. Ils vont à Omnia aussi, ils sont cuisiniers. On se partage le guide, Jaken.
- Il me fait peur, papa, murmura-t-elle.
- Tu as bien raison, ma princesse, il fait très peur, mais sois gentille avec lui, il a été défiguré à l’armée, il a du être un soldat brillant et courageux. Et il connait un raccourci à travers les montagnes qui nous aidera à arriver plus vite.
- D’accord, accepta-t-elle avec une moue.

Mais sa peur pour Jaken ne disparut pas pour autant.

Il n’y avait aucun doute que le mystérieux guide ait été un soldat : il était grand, bien bâti, très musclé, mais agile aussi. Il ne mangeait que le strict nécessaire, ne dormait que quatre heures par nuit et gardait toujours une arme à portée de main. Hierophant n’avait pas peur des armes. Hierophant avait peur de son visage. On aurait dit qu’il avait été dévoré par une bête sauvage qui avait laissé juste assez de peau pour couvrir son crâne. Au milieu du désastre de chair, deux yeux noirs brillaient d’un feu que la petite fille n’avait jamais vu, même quand les hommes sifflaient sa mère. Jaken ne parlait pas beaucoup et, quand il parlait, on avait sans cesse l’impression qu’il donnait des ordres secs et méchants. Il ne s’adressait jamais à elle et ne regardait même pas son petit frère. Il ne semblait n’avoir qu’une idée en tête : arriver à destination.

Hierophant se demandait souvent ce qu’il lui était arrivé et s’il avait été un homme sympathique et aimable un jour. Son imagination fertile inventa mille histoires à son propos au fur et à mesure du voyage, mais toutes ses révélèrent fausses...

En une semaine, ils arrivèrent à la chaîne de montagnes qu’ils devaient traverser avant d’arriver au but. Histris enroula sa petite princesse dans plusieurs fourrures et la mit à l’arrière de la roulotte pour la protéger du froid des montagnes. L’hiver allait arriver d’une semaine à l’autre et s’ils étaient coincés dans ces montagnes, ils le seraient pour l’hiver entier. Or, aucune des deux familles n’avait de quoi se nourrir pendant l’hiver entier.

La traversée fut rude. Les défiles quasiment impraticables pour les chevaux. Ils durent tous descendre et continuer à pieds de nombreuses fois. Jour après jour, le froid devenait plus mordant, le vent plus intense. l’hiver arrivait et le paysage n’était encore que montagnes et montagnes sans fin. Les vivres n’allaient pas tenir assez longtemps et le gibier était rare dans ces endroits. Même Jaken commençait à avoir du mal à trouver du gibier. L’humeur était morose et Saëlle craignait pour son bébé, maudissant le monde entier et surtout leur guide, des dizaines de fois par jour.

Puis, l’hiver arriva.

La tempête fut digne de Ventus. Le ciel s’assombrit tout à coup, les nuages lourds et menaçant couvrirent le ciel. Les cheveux et les vêtements obscurcirent le reste de la vue de Hierophant. Le vent sifflait comme mille séraphins en colère contre les voyageurs qui osaient les braver et prendre un détour. Puis, de grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber sur les voyageurs frigorifiés. L’orage ne tarda pas à gronder. Hierophant se couvrit les yeux et les oreilles dans ses fourrures, priant pour sortir bientôt des montagnes et regagner un semblant de civilisation.

Mais Watos avait visiblement mieux à faire que d’écouter les prières d’une gamine de dix ans. Le vent ne se calma pas mais s’amplifia au contraire. Jaken fut bientôt obligé de guider les voyageurs dans une petite cave non loin. Ils détachèrent les chevaux, les faisant entrer avec peine pour garder l’entrée de la cave et bloquer le vent. Les roulottes furent vidées et laissées. Les voyageurs entrèrent dans la cave et signèrent leur destin.

C’était une cave assez grande pour que chacun y tienne debout et puisse s’allonger, mais assez petite pour que la chaleur des corps puisse rester et réchauffer la petite compagnie. Elle était cependant très sombre et la tempête dehors rendait la vue inutile. Très vite, Hiephoris se remit à pleurer et Saëlle à jurer. Jaken garda son calme et fit de son mieux pour faire un petit feu de camp.

Cette nuit, lorsque la compagnie partagea un morceau de viande à moitié crue parce que le feu n’était pas assez fort pour la cuire correctement, le guide regarda longuement Hierophant dévorer son repas, affamée et frigorifiée. Il lui sourit pour la première fois. Hierophant n’en dormit pas de la nuit, blottie contre son père, priant Watos pour ne plus jamais revoir le visage défiguré de Jaken.

Mais Watos avait visiblement autre chose à faire que d’écouter les prières d’une gamine de dix ans.

Le lendemain, la tempête ne s’était pas calmée. Le jour d’après et le jour suivant non plus.

La compagnie restée serrée à l’intérieur de la cave, priant avec ferveur pour que la tempête diminue et leur permettre de reprendre la route rapidement.

Mais Watos avait visiblement autre chose à faire que d’écouter le groupe de voyageurs.

Jaken semblait serein. Il dormait quatre heures par nuit et mangeait à tous les repas. Il sortait dès fois, le matin, pour constater que les roulottes étaient encore là et que la tempête ne permettait pas de reprendre le voyage. Dès fois, il sortait un peu plus longtemps, pour trouver des racines ou du gibier ou quoique ce soit de comestible.

Les provisions diminuaient. Histris donnait souvent une moitié de sa part à sa fille et Avilis, à son fils. Saëlle dévorait sa nourriture et celle de son mari pour sauver son enfant. Elle ne dormait presque plus et les cernes sur son visage grandissaient à vue d’oeil. Elle murmurait sans cesse des paroles incompréhensible sur une malédiction, sur la tempête, sur la nourriture, sur son fils et maudissait le guide dans un murmure sempiternel. La jeune femme un peu ronde qui exaspérait Hierophant lui faisait désormais peur et dès fois, elle préférait même la compagnie muette de Jaken à celle de la jeune femme. Ses murmures dans la nuit étaient encore plus terrifiants que ceux du vent à l’extérieur de la cave.

Les réserves vinrent à manquer malgré le rationnement. Dehors, la tempête ne semblait pas diminuer. Jaken leur avoua qu’il faudrait sans doute attendre la fin de l’hiver pour repartir. Saëlle alla se blottir dans un coin en pleurant toutes les larmes de son corps, rapidement suivie par son mari qui tentait de la réconforter.

Hierophant leva ses grands yeux verts vers Jaken. Il lui sourit à nouveau. Elle frissonna et alla se blottir dans son propre coin, près des chevaux qui étaient l’unique source de chaleur désormais.

Au début, la faim était supportable. Hierophant pouvait supporter la faim : sa famille n’avait jamais été très riche et souvent, ils jeûnaient pour avoir de quoi manger le lendemain. De plus, ils pouvaient garder de l’énergie puisqu’ils ne pouvaient aller nulle part. En dormant une bonne partie de la journée, on pouvait tenir une semaine sans manger. Ce qui effrayait le plus la jeune fille, c’étaient l’obscurité et les gens avec qui elle la partageait.

Saëlle pleurait presque jour et nuit. Dès fois, épuisée par les sanglots, elle s’endormait, laissant la petite fille quelques instants de répits. Mais Saëlle faisait souvent des cauchemars et se réveillait en criant, réveillant en sursaut toute la compagnie. Puis, Hiephoris criait et pleurait parce qu’il avait faim. Puis, on pouvait se rendormir, la faim au ventre. Puis, Saëlle se réveillait en criant et en pleurant...

Au bout d’une semaine, la faim devint une torture. On se résolut à tuer un cheval. Mieux valait continuer avec une seule roulotte plutôt que de mourir bêtement ici. Jaken alla abattre le cheval lui-même et on fit un feu assez fort pour cuire la viande à moitié. Hierophant se fichait bien que sa viande soit à moitié cuite, avoir quelque chose dans la ventre était juste un plaisir, une aubaine, un miracle après une semaine de jeûne. La petite fille n’était déjà pas très grosse avant de partir, mais désormais, elle n’avait vraiment plus que la peau sur les os.

Quand il la vit avec du sang encore un peu chaud partout sur les mains et sur le menton, Jaken eut un autre sourire. Quand Saëlle essaya de voler le morceau de viande de la petite fille, il la fit reculer en posant sa dague sur le ventre gonflé de la femme enceinte :

- Elle a autant besoin de nourriture que toi. En plus, on t’a donné une double-ration pour ton bébé. Laisse-la manger.

Pour la première fois, Hierophant eut plus peur de Saëlle que de Jaken.

Jaken maigrissait aussi. Il vivait aussi dans le noir de la cave. Mais cette vie ne semblait pas l’affecter. Il se levait tous les matins pour regarder à l’extérieur. Il dormait avec eux aussi, entre Histris et Otis. Dès fois, il taillait des formes dans un bout de bois avec son poignard. Des fois des épieux, des fois des petits animaux qu’il offrait à Hiephoris. Des fois, il racontait même une histoire de quand il était à l’armée. Ses histoires avaient toujours un humour qui ne faisait rire que lui et faisait frissonner Hierophant. Dans la nuit, elle serrait fort son père en priant pour qu’il puisse la protéger de Jaken. Elle ne savait pas encore de quoi il fallait qu’il la protège, mais elle sentait que ce soldat n’était pas un soldat ordinaire.

Trois semaines plus tard, on tua le deuxième cheval.

L’endroit où Jaken le tua était encore tâché du sang séché du premier cheval. On finit un feu et on repartit les parts comme pour la première fois. C’était le dernier cheval et il était maigre, aussi maigre que ses propriétaires.

La compagnie avait les traits tirés, sentait mauvais et avait la faim au ventre. On savait que c’était le dernier cheval et qu’après ce repas, il n’y aurait vraiment plus rien à manger. Le sourire de Jaken à Hierophant était rayonnant. Otis, Histris et leur guide sortirent le lendemain pour casser les roulottes afin de faire un mur contre le vent. Ils revinrent épuisés et affamés comme s’ils n’avaient rien mangés.

La présence de Saëlle commençait à devenir insupportable. Elle pleurait et criait sans cesse. Ses murmures mettaient les nerfs à vif. Elle était dans un état désastreux : maigre, comme ses compagnons, elle avait cassé tous ses ongles à gratter contre une possédée sur les murs de pierre et ses bras portaient des marques de griffures qu’elle réouvrait sans cesse lorsqu’elle faisait des cauchemars. Elle perdait ses cheveux et son visage était déformé par la fatigue, le désespoir et les cernes. Elle avait l’air d’un fantôme, d’une morte qui marchait encore parmi les vivants. Hierophant se surprit à préférer la présence de Jaken à celle de Saëlle.

Dès fois, elle poussait un long cri dans la nuit, pleurant et pleurant sans cesse parce qu’elle pensait que son bébé était mort à l’intérieur de son ventre. Elle maudissait Jaken mais celui-ci restait calme. Ce n’était pas le cas d’Avelis qui devait sans cesse réconforter le petit Hiephoris quand il était réveillé par les cris de la jeune femme. La mère de Hierophant ne pouvait clairement plus supporter Saëlle. Elle restait loin d’elle dès qu’elle pouvait et ne lui adressait plus la parole. Souvent, lorsqu’elles devaient se faire face, la petite fille voyait que sa mère devait faire des efforts gigantesques pour ne pas gifler la jeune femme qui empêchait son fils de dormir tranquillement. Histris et Otis essayaient d’égayer l’atmosphère en racontant de beaux souvenirs, des histoires drôles et en chantant des chansons, mais très vite, leurs voix s’affaiblirent en même temps que leurs corps et la cave était souvent le théâtre d’un concert effrayant de respirations de mourants.

Deux semaines après, la tempête ne semblait toujours pas finie. Enfin, d’après Jaken qui était le seul à être encore assez fort pour se lever tous les matins pour voir l’état du ciel. Ils avaient commencé à manger tout ce qui était en cuir : les ceintures, les chaussures... Cela calmait un peu la faim, mais ne l’apaisait jamais vraiment.

Hierophant ne pouvait plus que penser à de la nourriture. Même les croûtes de pain qu’elle avait mangées une nuit, au pied d’un château qui leur avait refusé l’hospitalité étaient un festin. La faim était obsédante, elle était partout et tout le temps avec elle. Ce sentiment de vide, de creux, de néant absolu dans son estomac était tout ce sur quoi elle pouvait réfléchir. Elle commençait à penser qu’elle n’allait jamais quitter cette cave vivante. L’hiver allait passer et quand le printemps allait arriver, elle serait déjà morte. Elle avait à peine la force de se relever pour boire l’eau que Jaken produisait à partir de la neige qui s’entassait dehors. La fourrure qui la recouvrait était désormais la seule source de chaleur. Son père, à ses côtés, était aussi froid qu’un cadavre et tout aussi réactif.

Puis, Hiephoris mourut de faim. Le petit corps était émacié, plus momie qu’enfant. Il était mort pendant la nuit, de faim et de froid probablement. Il était mort dans les bras d’Avelis, alors qu’il n’avait pas trois ans.

Saëlle proposa qu’on le mange.

Avelis était faible, mais tout de même assez forte pour se jeter contre la jeune femme et l’assomer à force de coups de poings. Hierophant entendit même un os craquer. Les cris de détresse de Saëlle résonnent encore dans sa tête, la nuit.

Le jour d’après, on dut se résoudre à faire cuir le petit corps. Hierophant eut un pied. Un petit pied bien cuit de son petit frère qu’elle tint dans ses mains et mangea. Quelques larmes coulèrent sur ses joues mais elle n’avait pas vraiment la force d’être triste.

Saëlle et Avelis se séparèrent et chacune retourna avec sa famille dans un coin de la cave. Au milieu, Jaken regardait le feu mourir et consumer les derniers os du petit frère de Hierophant.

Mais la faim ne tarda pas à revenir. Ils se réunirent tous autour des cendres tiédissantes. Ils avaient franchis un cap et désormais, tout était permit dans l’obscurité de la cave.

Saëlle demanda à ce qu’on mange Hierophant ensuite. C’était la deuxième plus jeune et elle avait plus de chair encore que le petit Hiephoris. De toutes façons, elle était trop faible pour survivre désormais, alors autant la manger parce que, elle, elle avait un bébé à nourrir dans son ventre.

Tous les regards se tournèrent vers la petite fille. Il y avait quelque chose dans les yeux de Jaken qui, pour une fois, ne lui fit pas peur, mais lui donna du courage :

- Et pourquoi on ne mangerait pas Saëlle, plutôt ? Elle ne sert à rien, elle ne fait que pleurer et empêche tout le monde de dormir. En plus, comme elle le rappelle tout le temps, elle a un enfant en elle. Ça ferait deux fois plus à manger.

Jaken rit et Hierophant se sentit perdue. Il n’y avait plus de marche arrière. Elle était désormais une meurtrière, un assassin, elle venait de condamner à mort une première personne.

Même Otis, le mari de Saëlle participa à son meurtre. Avelis ne semblait pas pouvoir s’arrêter de rire pendant qu’elle mangeait la chair de son ancienne compagne de route. Ce rire était deux fois pire que le rire de Jaken. Jaken était un homme cruel habitué à tuer, mais Avelis était la mère de Hierophant, la femme qui l’avait portée en son ventre et l’avait nourrie à son sein. Avelis avait toujours été une femme maternelle, douce et aimante. Son rire cruel quand elle dévora les restes de Saëlle fit frissonner Hierophant qui se mit à redouter sa propre mère.

Cette nuit-là, Jaken réveilla la petite fille et lui proposa un morceau du foetus qu’il avait gardé rien que pour elle. Il lui ébouriffa les cheveux comme il avait vu Histris faire quand elle mordit dans ce qui aurait été le visage du fils de Saëlle, celui qu’elle venait de condamner à mort.

Puis, tout partit à la dérive. Ils étaient incapables de s’arrêter de manger. Histris tua Otis un jour qu’il voyait sa pauvre petite fille, sa princesse, son enfant unique, si maigre qu’elle pouvait à peine ouvrir les yeux. Otis dura une bonne semaine en rationnant la viande. Une nuit, Hierophant entendit sa mère convaincre son père de tuer Jaken pour le manger avant que celui-ci ne les tue. Ils trouveraient bien un chemin hors de ces satanées montagnes sans lui. En plus, c’était lui le responsable de tout ça. Il les avait menés jusqu’ici, il leur avait dit qu’il y avait un raccourci, il les avait bloqués ici.

Mais quand Histris se réveilla le lendemain, il ne trouva pas sa femme à ses côtés, mais en morceaux, au-dessus du feu de Jaken. Il était tellement désespéré qu’il n’essaya même pas de répliquer en mangea les morceaux de sa propre femme que Jaken lui tendait. Il garda quelques morceaux pour Hierophant qui n’osa pas poser de questions et mangea également. De toutes façons, ils ne faisaient que retarder l’inévitable. Ils allaient mourir avant la fin de l’hiver.

D’ailleurs, elle ne savait même pas quel jour on était, depuis combien de temps elle était là et elle se demandait même si elle s’en souciait. Elle venait de manger son petit frère et sa mère et trois autres êtres humains : comment allait-elle s’en sortir ? Elle était déjà à peine capable de tenir debout plus que cinq minutes.

Quelques temps après, Jaken la secoua doucement, la réveillant. Il la tira dans un coin sombre de la cave. Hierophant croyait alors vraiment qu’il allait la tuer, là, sans cérémonie pour la découper en morceaux et la faire manger à son père. Elle était tellement fatiguée et désespérée qu’elle n’arrivait même pas à s’en soucier. Mais il ne fit rien de tout ça. Il s’assit et l’assit sur ses genoux. Il ne dit rien pendant un moment, se contentant de caresser ses longs cheveux blonds, tellement désordonnés qu’ils formaient une crinière autour de sa tête trop maigre. Puis, il se mit à raconter, dans un murmure à la fois faible et fascinant, ses yeux noirs plantés dans les siens, comme un serpent qui tente d’hypnotiser une souris :

- Tu sais, Hiero, quand on est soldat, dès fois, on se retrouve dans des situations très improbables, très rudes... On doit aller en mission avec des jeunes recrues pour leur apprendre à survivre dans la nature. Et puis, tout à coup, on se retrouve dans des montagnes et l’hiver est arrivé plus tôt que prévu. Et on doit s’enfermer dans une cave. Et la tempête ne s’arrête pas. Elle continue, et continue et continue. Et les vivres viennent à manquer. J’avais vingt-sept ans. J’étais promis à une grande et belle carrière dans l’armée. J’étais plutôt fort. Mais... Mais la faim... Personne n’échappe à la faim. On est tous égaux devant la faim. Qu’on soit riche ou pauvre. Quand on a faim, vraiment faim... On découvre sa propre nature. La bête qu’il y a en nous. C’est ça, notre vraie puissance : laisser la bête être libre. C’est ça qui nous rend plus fort que les autres, ceux qui brident la bête, l’enferment, la tuent. Ceux-là sont faibles, pour toujours. Ils sont comme Saëlle, comme Otis... Ils ne savent pas se défendre. J’ai du tuer, cet hiver-là, dans cette cave-là, il y a tellement, tellement longtemps... Je les ai tous tués. Pas un seul survivant. La faim me poussait toujours plus loin. Plus je mangeais des hommes forts, plus je prenais leur force. Tu ne l’as pas encore senti parce que tu n’as mangé que des êtres faibles et malades, mais je sais que tu peux le sentir. Tu es une petite fille intelligente et courageuse, Hiero, je sais que tu peux le sentir. Manger des gens forts te rend fort. Maintenant, tu as le choix, Hiero : ton père est un homme fort, mais je sais que tu l’aimes.

Il pressa sa dague dans sa petite main osseuse.

- Si tu le tues, on pourra le manger ensemble et tu deviendras une petite fille très forte.

Hierophant baissa les yeux sur la dague. Elle était incroyablement lourde, comme si la responsabilité du parricide qu’il voulait qu’elle commette pesait sur le fil de la lame. Elle sentit sa main trembler. Oui ? Non ? Oui ? Non ? Après tout, elle avait déjà mangé sa mère, elle avait déjà mangé son petit frère... Il lui offrait assez de force pour sortir de là, pour survivre... Quelque chose dans le creux de son estomac la poussait à accepter, à le faire... Voyant qu’elle hésitait, Jaken continua à lui murmurer à l’oreille, sa main caressant son dos dans un mouvement qui se voulait réconfortant :

- J’ai toujours voulu un enfant. Une fille. Une jolie petite fille, courageuse et effrontée comme toi. Je suis souvent très très seul. Je n’ai jamais eu d’enfant. Quand je t’ai vue, je me suis dis que ça pourrait être ma chance. Il n’y a pas vraiment de tempête, dehors, tu sais. Elle a duré un mois, à peine. Après, on a mit un mur pour vous faire croire qu’il y avait encore une tempête, mais il fait beau dehors. Vous étiez juste trop faibles pour aller vérifier par vous-même. On peut manger ton père, ensuite je deviendrais ton père et on irait à Omnia tous les deux. On mangerai autant d’hommes qu’il faudra pour voler leurs fortune et être riche et tu n’auras plus jamais faim. Tu auras des jolies mains blanches et des suivantes pour coiffer tes cheveux. Tu aimerais ça ?

Hierophant releva les yeux, incrédule. Il tenta un petit sourire, sa main jouant avec le bout de ses cheveux blonds. La petite fille regarda la dague et resserra les doigts dessus. Jaken hocha la tête et l’encouragea :

- Bien..Bien... Ça, c’est ma petite fille...

Hierophant regarda son père, prit une grande inspiration et...

planta la dague dans la poitrine de Jaken.

Elle n’avait pas assez de force pour le tuer, mais elle avait tout de même planté la moitié de la dague dans sa poitrine, s’aspergeant de sang. Elle sauta de ses genoux le mieux qu’elle put et courut à côté de son père qui était en train de se réveiller avec les cris de colère et de douleur de Jaken.

- Vite, papa, vite ! Il faut partir, maintenant !
- Mais, mais... bégaya Histris.
- Il n’y a pas de tempête ! Jaken veut nous tuer, vite !

Puis, elle courut jusqu’aux planches qui bloquaient l’entrée de la cave et, rassemblant ses dernières forces, les poussa pour ouvrir un passage, l’odeur du sang de Jaken omniprésente et... délicieuse.

Quand les planches finirent par tomber, le soleil l’éblouit par sa vivacité. Ses yeux s’écarquillèrent, se froncèrent et elle s’effondra, inconsciente.

Hierophant Histrio
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Sam 23 Mar - 15:10


CHAPITRE II : Manifest Destiny :

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Hierophant se réveilla en sursaut. La tête lui tournait et elle se sentait aussi faible qu’une brindille emportée par le courant d’une rivière. Mais elle était vivante. Elle cligna les yeux plusieurs fois et se frotta les paupières pour essayer de s’habituer à la lumière du jour qui filtrait à travers une petite fenêtre, juste à côté du lit.

Elle essaya de fermer les yeux à nouveau, se sentant trop faible pour faire le moindre mouvement, mais elle entendit la porte s’ouvrir et elle se redressa immédiatement, reculant jusqu’à l’autre bout du lit, se collant au mur.

Une femme tenait sur le pas de la porte, un plateau dans les mains. Elle était très grosse, petite sur ses jambes boudinées, empêtrée dans une robe de toile grossière trop petite pour elle et dont le corset, contenant à peine ses seins, menaçait d’exploser à tous moments. Hierophant la regarda, toujours aussi tendue et prête à fuir si elle se sentait menacée. La femme ne sembla pas s’en formaliser et posa le plateau sur le lit, devant elle.

Hierophant regarda le plateau, puis regarda la femme, regarda la porte restée ouverte, regarda la femme à nouveau, avant de se jeter sur la nourriture comme un animal. Elle avait tellement faim et pas assez de temps pour mâcher les aliments avant de les avaler pour satisfaire son estomac. Elle entendit cependant la femme rire. Un rire franc et mélodieux, presque ridicule venant d’une femme aussi rustre. La petite fille arrêta immédiatement de manger pour relever la tête vers la femme, l’air complètement sauvage, ses cheveux ébouriffés tombant devant ses yeux et la chemise qui n’était pas la sienne, trop grande pour tenir sur ses deux épaules à la fois.

La femme essaya d’approcher, mais la petite fille recula immédiatement, s’acculant contre le coin du mur, comme un animal traqué. La femme recula :

- Je comprend. Ton père nous a expliqué ce qui vous est arrivé. C’est terrible. Pauvre petite fille. Mange, va. C’est que du bon. Des bons légumes et du bon pain. Rien de glauque. Tout ça est terminé. Quand tu auras terminé de manger, viens dans le couloir, je serais là pour t’amener dans un bon bain chaud. On va faire quelque chose pour ces cheveux.

Hierophant la regarda longuement sans un mot avant d’avancer à nouveau vers la nourriture et de recommencer à manger, mais plus lentement cette fois-ci.

La femme en question était une parente d’Otis. Elle tenait une auberge à Omnia et avait proposé au jeune homme de la rejoindre avec sa femme pour l’aider aux cuisines. Quand elle n’avait pas eu de signe de vie de lui depuis deux mois, elle avait envoyé des connaissances à sa recherche. Un mois après, ils étaient arrivés dans les montagnes et avaient finalement trouvé les débris des roulottes et étaient arrivés à temps pour sauver Hierophant et son père. Ils avaient trouvé les os et le sang, mais nulle trace de Jaken.

Hierophant était restée près d’une semaine dans un sommeil proche de la mort, épuisée par son dernier acte de bravoure après tous ces mois de jeûne, de ténèbres et d’épreuves. Mais elle avait survécu.

Son père s’était remis plus vite qu’elle. En trois jours, il pouvait à nouveau tenir debout et marcher. Il avait raconté la tragédie en détails à la femme, Hosha, disait-elle s’appeler. Mais tout le monde l’appelait affectueusement la «mère Hosh’» Dans sa générosité, et pour remplacer Otis et sa femme, elle avait proposé à Histris et à sa fille de rester un moment à l’auberge, pour l’aider, en étant nourris, blanchis et logés.

Histris n’était plus le même homme après cette tragédie. Il ne voulait plus voyager, plus faire de comédie. Il était content à l’auberge, où il aidait à la cuisine, au ménage et à faire sortir les clients trop saouls ou trop dangereux. Il culbutait la mère Hosh’ de temps en temps, quand le mari était trop saoul pour le faire. Hierophant ne reconnaissait plus son père, l’homme qui l’appelait ‘princesse’ et qui l’encourageait à voler et à jouer la comédie. Des fois, elle se surprenait même à penser à ce qu’il serait arrivé si elle avait suivi les conseils de Jaken et l’avait tué. Puis, elle secouait la tête et retournait à laver le linge.

Hierophant ne s’était jamais plainte de la vie de troubadour, d’actrice, même quand elle avait faim et froid. La vie à l’auberge était complètement différente. Elle aidait, elle aussi, laver le linge, l’étendre, le repasser, laver la grande salle, les cuisines, les verres, servir des clients obscènes et laids... La route lui manquait. La liberté lui manquait. Elle se sentait enfermée, étouffée dans les robes trop larges de la mère Hosh’. Elle se sentait seule.

Des fois, lorsqu’elle servait les clients à l’auberge, elle fouillait la foule du regard pour apercevoir le visage défiguré de Jaken. Mais elle ne trouvait que celui que Kil. Kil était le fils de la mère Hosh’. Grand, maigre, les dents tordues, l’esprit «faible» comme disait la mère Hosh’. Hierophant le trouvait totalement attardé. Il était toujours sur ses talons. Il la regardait d’une manière qui lui déplaisait et ne l’écoutait jamais quand elle lui demandait de la laisser tranquille. Kil pensait qu’il allait l’épouser puisqu’elle grandissait, son corps se transformait et qu’elle habitait sous le même toit que lui. Quand elle l’entendait se masturber dans la chambre juste à côté de la sienne, elle avait envie de vomir.

Mais le pire, dans sa condition, était la nourriture. La mère Hosh savait cuisiner. Hierophant avait été remise sur pieds en quelques semaines. Elle avait fini par reprendre un poids normal pour une fille de son âge. Ce n’était pas le problème. Hierophant avait juste tout le temps faim. Elle mangeait de tout, mais dès qu’elle sentait l’odeur de la viande encore crue, elle ne pouvait s’empêcher d’être irrésistiblement attirée. Quand une bagarre éclatait, au moins une fois par soir, elle regardait les blessures, comme hypnotisée. Elle était juste incapable de détourner les yeux, incapable d’oublier le goût de la chair humaine sur sa langue et sur son palais. Aucun animal ne faisait jamais le poids.

Dans la nuit, quelques fois, Hierophant se réveillait en sursaut, d’un cauchemar à propos de la cave et alors, elle avait faim. Faim comme dans la cave. Elle avait tellement faim qu’elle considérait même manger un bout d’elle-même ou sortir pour tuer quelqu’un et le manger. Elle l’avait déjà fait, elle pourrait le refaire. Alors, elle s’enroulait dans ses draps et pleurait. Elle se sentait seule, comme rarement elle avait été seule. Dans la grotte, avec Jaken, elle avait souvent eu peur, mais elle ne s’était jamais sentie seule.

Mais, cette fois-ci, Watos sembla entendre les prières de la jeune fille.

Hierophant avait quinze ans. Elle était devenue une très belle jeune fille. Un teint de porcelaine, de belles hanches, des petits seins, un visage long, de longs cheveux blonds en cascade et de magnifiques yeux verts. De nombreux clients revenaient pour la voir et on avait très souvent proposé à Histris de vendre sa fille à un bordel où elle risquait de faire fortune et de lui payer une belle retraite car il se faisait vieux. Mais Histris refusait toujours, avec un poing dans la figure de l’effronté qui osait parler ainsi de sa fille, de la prunelle de ses yeux.

Le mari de la mère Hosh’ avait fini par rendre l’âme. Saoul comme un trou, il s’était fait écraser par une charrette. Histris l’avait très vite remplacé dans le coeur de tous. Repartir était désormais hors de question. Hierophant était jeune et jolie, mais ne s’était jamais sentie aussi malheureuse. Elle regardait tous les troubadours avec envie et les laissait même lui faire la cour, de temps en temps, à condition qu’ils ne s’aventurent pas trop, bien sûr.

Plus le temps passait, plus la mère Hosh’ insistait pour qu’elle se marie rapidement à son fils. Mais Hierophant trouvait toujours quelque chose à redire. Pas le temps. Il méritait mieux. Elle n’avait pas d’argent pour la dot...

Un soir, cependant, alors qu’elle était à la fontaine, à quelques pas de l’auberge, pour remplir un seau pour laver le sol de l’auberge, Kil décida de prendre les choses en main. Hierophant n’eut pas le temps de dire ‘ouf’ ou se se retourner qu’elle sentait déjà les mains sales de vicieuses de Kil se glisser sous sa jupe pour relever le tissu et toucher la chair mise à nu, la maintenant contre le bord de la fontaine par un bras. La sensation était révulsante. Hierophant crut qu’elle allait vomir et ne plus jamais oser toucher la peau qu’il avait touchée.

Mais si Hierophant est bien une chose, ce n’est pas une victime. Elle avait poignardé un homme à dix ans après plusieurs mois de jeûne, elle ne laisserait pas un attarder la violer en place publique dans le noir. La jeune femme tourna rapidement sur ses talons, assenant un coup de seau dans la mâchoire de son agresseur. Il tomba à terre, crachant du sang et quelques dents, jurant et l’insultant. Il allait se relever avec de très très mauvaises intentions à son égard quand il reçut un autre coup qui ne venait pas de Hierophant, cette fois-ci.

La jeune fille releva les yeux vers l’homme qui tenait la cane qui venait de frapper les côte de Kil, le renvoyant, gémissant, à terre :

- Voyons, voyons, ce n’est pas vraiment une façon de traiter une gente demoiselle, fit une voix calme.

L’homme qui se tenait devant elle provenait sûrement de l’élite de la société de Ventus. Il était plutôt grand, assez pour dépasser Hierophant qui était pourtant grande pour son âge, de deux bonnes têtes. Il avait un costume simple, pourtant, d’un vert profond, brodé de noir, ses cheveux noirs, tirés en arrière et attachés dans sa nuque. Il avait des yeux d’un noir profond et vibrant. Il la regardait d’une manière qu’elle pensait avoir oubliée. Il la regardait comme Jaken.

Immobilisée, entre la peur et le soulagement, Hierophant n’osa pas détourner les yeux de l’homme qui venait de la sauver. Enfin, de l’aider à se sauver. Il lui adressa un très léger sourire, presque imperceptible, avant de prendre sa main, abîmée par les travaux domestiques et baiser ses phalanges en se penchant légèrement :

- Mademoiselle, puis-je vous raccompagner chez vous, où vous serez plus en sécurité ?

Elle avait apprit de sa leçon avec Jaken. Si elle voulait faire quelque chose de sa vie, elle devait prendre le risque :

- Non. Je ne serais pas en sécurité chez moi. Lui, dit-elle en montrant Kil du doigt, je devais l’épouser. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas rentrer chez moi. Ils me forceront.

L’homme lâcha doucement sa main, sans la quitter des yeux. Elle semblait avoir piqué son intérêt :

- Où donc voulez-vous aller ?
- Peu importe. Quelque part. Où voulez-vous m’emmener ?
- Vous êtes une curieuse créature, mademoiselle...
- Je ne suis pas vraiment une mademoiselle. Mon père était acteur. Maintenant, il cure la crasse sur les assiettes de autres. Il veut que je passe ma vie à faire de même...
- Pas vraiment une vie de rêve pour une fille de votre tempérament, j’imagine.

Kil gémit à nouveau et l’homme lui asséna un autre coup de cane.

- Mais ma vie n’est pas tellement plus trépidante...
- Qu’est-ce que vous faîtes ? demanda-t-elle.

Il sourit un peu et lui tendit son bras, comme les hommes de la bonne société font avec leurs femmes. Hierophant se sentit un peu ridicule, à agir comme une femme importante alors qu’elle était habillée comme une paysanne, mais elle se rappela son métier d’actrice et tint son menton haut et droit :

- Ma chère, je suis apothicaire. Je vend toute sorte de remèdes... et de poisons, si on y met le bon prix. J'exerce mes fonctions et je vis dans une petite ruelle, pas très loin. je pourrais vivre dans un quartier plus riche, mais la clientèle préfère se cacher, voyez-vous...
- Je peux vous aider !
- M’aider ? Pourquoi une jeune fille comme toi voudrait aider un homme à fabriquer des poisons ?
- Parce que. Ce sera toujours mieux que de travailler à l’auberge. Vous aurez juste à me loger, à me nourrir et à me blanchir.
- Juste ? Aha, et quels talents as-tu à m’offrir ?
- Oh... Je ne sais pas faire grand chose... Surtout pas avec les poisons et tout ça... Mais je sais faire le ménage. Je peux nettoyer notre boutique et votre chambre et vous faire à manger et laver vos vêtements. Je peux même vous masser après une longue et dure journée. Mon père dit que j’ai des mains en or !
- Voyez-vous ça ! Des mains en or ! Tu es bien courageuse pour une jeune fille qui vient d’échapper au viol de peu.
- Justement. Je ne veux pas que ça se reproduise ! Vous n’allez pas essayer de me violer, hein ?
- Aha, non, jeune fille, j’ai trop de dignité pour ça.

Il s’arrêta et mit ses mains sur ses épaules, la tenant à longueur de bras pour l’observer attentivement, de la tête aux pieds.

- Quel est ton nom, jeune fille ?
- Hierophant, monsieur.
- Bien, demoiselle Hiero, vous êtes désormais l’assistante du docteur Kolgun. Allez chercher vos affaires et vous pouvez dormir dans l’arrière boutique ce soir.

Histris protesta, bien sûr. Il ne voulait pas voir sa petite fille partir du nouveau domaine familial, surtout pour s’installer chez un inconnu qu’elle venait de rencontrer il y a seulement quelques heures. Mais Hierophant lui rappela que non seulement Kil qu’elle était censée connaître depuis des années avait tenté de la violer et pourrait essayer de recommencer si elle restait mais qu’en plus elle avait planté un poignard dans la poitrine d’un homme alors qu’elle avait juste dix ans. Elle n’avait pas peur de recommencer si les choses tournaient mal.

La boutique de Kolgun était un véritable rêve pour tous les curieux : il y avait des fioles sur toutes les étagères, des plantes le long des murs, des étiquettes portant des noms bizarres partout. Hierophant savait à peine lire et les lettres, finement écrites par la main experte de Kolgun, s’entrelaçaient et se mélangeaient sous ses yeux. Il dormait à l’étage, dans une petite chambre qui lui servait aussi de bureau et était sans cesse en désordre, peu importe le nombre de fois que Hierophant la rangeait. La chambre qui lui avait donnée se trouvait dans l’arrière boutique, avec les stocks de nourriture, de poisons et de remèdes. C’était petit et la lumière du jour avait du mal à filtrer, mais elle ne passait pas assez de temps à l’intérieur pour s’en plaindre.

Kolgun n’avait visiblement pas partagé sa vie et sa maison avec quiconque pendant des années et il mit un certain temps avant de perdre quelques habitudes de sa vie en solitaire. S’il perdit rapidement son habitude de se promener nu dans sa chambre après les deux fois où Hierophant était tombée sur lui en tenue d’Adam, la jeune fille eut plus de mal à le convaincre de prendre des repas à heures fixes au lieu de manger par-ci par-là. Kolgun économisa même assez pour acheter la petite maison collée à son magasin pour faire construire une vraie cuisine et une vraie chambre à sa nouvelle apprentie.

Hierophant avait apprit à réciter des vers et à jouer la comédie quand elle était jeune, mais elle savait à peine lire, tout juste compter et ne connaissait rien aux poisons ou aux arts de son nouveau maître. Au début, elle se contentait de faire le ménage, la cuisine et de masser l’apothicaire qui ne tarda pas à confirmer son talent. Puis, ils apprirent peu à peu à se connaître. Kolgun parlait plus facilement après une bonne journée de travail, un verre de vin à la main, les mains de Hierophant sur ses épaules.

Il avait reprit le commerce de son père après sa mort, mais il avait eu des ambitions plus grandes que celles de simple apothicaire. Il avait eu une éducation. Une très bonne éducation. Pas aussi bonne que celle de l’académie Mihailov, mais assez bonne pour être reconnu comme un bon apothicaire. Très tôt, les études l’avaient fatigué et il avait voulu travailler, apprendre par lui-même. La plupart de ses remèdes étaient des remèdes très académiques qu’il avait fait à sa sauce et c’était la raison pour laquelle il avait tant de succès. Il en allait de même pour ses poisons. La plupart étaient impossibles à détecter pour les plus habiles goûteurs car ils n’avaient quasiment rien à voir avec ce qui était fabriqué dans les autres boutiques. Beaucoup d’assassins de renom venaient se fournir discrètement dans l’arrière boutique de Kolgun. Hierophant ne pouvait jamais les reconnaître sauf si son maître le lui disait. Ils avaient l’air tellement normaux pour des gens dont le travail est de tuer !

Ce soir, cependant, Hierophant avait envie de connaître sa vie amoureuse. Elle ne l’avait jamais vu avec une femme qui n’était pas une cliente ou la boulangère. Elle lui avait fait un très bon plat avec plein de viande bien cuite comme il l’aimait (mais saignante pour elle, comme elle l’aimait) et lui avait servi verre de vin après verre de vin, le plus discrètement possible. L’hiver était en train de revenir et ils se trouvaient tous les deux devant le cheminée, face à face, une des jambes de Kolgun tendue, le pied, nu, posé sur son genou tandis qu’elle le massait. Il ne tarda pas à tout lui révéler. Après tout, cela faisait plusieurs mois qu’ils vivaient ensemble :

- J’avais une femme. Laë. Petite, rondelette, des joues bien fournies, bien rouges. Des hanches faîtes pour enfanter. La femme idéale. Une bonne mère de famille.
- Pourtant, rit Hierophant, vous n’êtes pas vraiment le genre d’homme à aimer ce genre de femmes.
- Sur le moment, ça semblait être une bonne idée. Et puis, je la connaissais depuis que j’étais tout petit et, crois-moi, même quand j’étais plus jeune, je n’étais pas plus beau !

Hierophant avait envie de protester mais se trouva étrangement et subitement timide tout à coup. Elle se concentra sur le pied qu’elle massait.

- Donc, je l’ai épousée. Elle voulait que je l’épouse. J’aurais été content de vivre avec elle, tout simplement, mais elle voulait un mariage, alors on a eu un mariage. C’était une bonne femme. Gentille, douce, prévenante. Elle faisait bien la cuisine et ne me dérangeait pas quand je travaillais. Elle est tombée enceinte. Tout semblait bien se passer. Je pensais que j’allais être heureux. Les affaires marchaient bien et on allait pouvoir donner à notre enfant une très belle vie... Mais quand l’enfant est né... Un petit garçon très fort, très robuste. Laë n’a pas trop souffert pendant l’accouchement... Mais elle ne s’en est jamais remise. Je ne sais pas pourquoi. Elle a soudainement décidé que ce n’était pas la vie qu’elle voulait : un fils, un mari, une vie stable. Elle voulait autre chose. Alors elle me laissait notre fils, Kaë et allait boire chez la mère Hosh’. Je devais allait la chercher au petit matin parce qu’elle ne savait pas s’arrêter, elle ne savait plus rentrer... C’était terrible. Pour Kaë aussi. Il n’avait quasiment pas de mère, juste un père trop occupé pour être vraiment là. Je priais Laë de ne pas partir tous les soirs. De penser à notre enfant. A notre bonheur. Mais elle me criait sans cesse dessus : je n’étais qu’un bon à rien, pas capable de traiter sa femme correctement, pas capable de s’occuper d’elle, de la comprendre. J’aurais voulu la comprendre, mais ce qu’il se passe derrière vos jolies petites têtes est un vrai mystère... Un jour, elle a trouvé mieux que moi, selon elle. Elle a prit Kaë, ses affaires et est partie. Je ne sais pas avec qui, je ne sais pas où. J’ignore même si elle est encore en vie. A vrai dire, je m’en fiche. S’il y a une personne que je voudrais retrouver, cependant, c’est Kaë. J’aurais du m’occuper plus de lui. Mais c’est trop tard maintenant...
- Et... Vous n’avez jamais eu envie d’une autre femme depuis ? demanda Hierophant en changeant de pied.
- Tu es bien curieuse ce soir, Hiero... Et toi, alors ? Pourquoi demander plus que Kil ? Il t’aurais donné un bel héritage pour une pauvrette comme tu étais.

Hierophant secoua la tête en riant :

- Non. Je ne l’aime pas. Je ne supporte même pas de le voir. Je ne voulais pas passer ma vie avec quelqu’un comme lui. J’avais... J’avais rencontré un homme... Avant... Sa voix devint rêveuse. Il était terrifiant. Mais fascinant aussi. Depuis... Depuis, je ne pas moins que lui, même si je dois rester vieille fille.
- Ah, ma chère Hiero...

La jeune fille savait ce qu’elle avait eu envie de savoir. Elle mit Kolgun au lit pour la nuit.

Hierophant eut seize ans très tôt. Kolgun lui ouvrit une petite chaîne dorée avec un pendentif en forme de main, pour honorer ses talents de masseuse et un léger baiser sur la joue. Kolgun n’était pas un homme affectif ou démonstratif. Il pouvait passer des heures sans prononcer un mot. Mais Hierophant savait qu’il l’aimait bien : il utilisait son surnom tout le temps et l’éloignait de ses clients les plus dangereux. Il avait même agrandi la maison pour lui donner une chambre correcte ! Il lui apprenait à lire, même si l'apprentissage était lourd et fastidieux. Elle se débrouillait plus quand il s’agissait de l’aider à préparer les fioles, les poisons, écraser des ingrédients, les mélanger, les arranger sur les rayons, s’occuper des plantes... Elle commençait à prendre la main et Kolgun aimait énormément sa créativité. Elle n’avait eu aucun contact avec l’académie alors ses idées lui semblaient toutes un peu folles, mais dès fois, il l’écoutait et quelques fois, il vendait ses inventions. Les résultats n’étaient cependant pas tous très satisfaisants.

La jeune fille se transformait en jeune femme. Elle était plus grande que beaucoup de filles de son âge et les travaux avaient formé un corps finement musclé, dynamique, agile. Hierophant n’était pas une beauté d’apparat. Il fallait avouer que ses yeux verts et perçants et ses cheveux, d’un blond profond en cascade sur ses épaules et dans son dos ajoutaient à son charme. Quelques clients lui rôdaient autour quand elle était seule dans le magasin mais elle savait les tenir à une distance respectable. Si Kolgun était aussi dans le magasin, ils repartaient avec le remède contraire à ce qu’ils recherchaient. Kolgun était protecteur.

Sa vie avec Kolgun était meilleure que sa vie à l’auberge, mais la jeune femme se sentait puissamment inassouvie. Elle avait encore faim. Ça devenait insupportable. Toutes les nourritures commençaient à devenir fade et Kolgun remarquait de plus en plus son appétit pour la viande presque crue. Il lui semblait que Jaken était toujours quelque part dans un des recoins de son esprit. Ses rêves devenaient de plus en plus aventureux et elle se réveillait souvent avec des sensations très étranges. Hierophant n’avait jamais vécu dans des milieux très féminins. Sa mère n’avait pas beaucoup eu le temps de lui apprendre ce qu’était une femme et c’était la mère Hosh’ qui avait du lui expliquer pourquoi elle saignait tous les mois. Dès fois, elle se surprenait à observer Kolgun plus que nécessaire et était très flattée quand elle le surprenait à l’observer quand il pensait qu’elle ne le savait pas.

Il commençait à la présenter à des clients et à la laisser gérer le magasin toute seule. C’était à elle de décider de quel médicament ou de quel poison ses clients avaient besoin. C’est comme ça qu’elle finit la connaissance d’Enge.

Enge est un assassin très réputé. C’est l’un des rares assassins qui a vieilli et est toujours dans le métier. Pour blaguer, Kolgun dit qu’il est comme le vin : en vieillissant, il devient meilleur. Enge est plutôt grand, très fin, une peau sombre et rêche tendue sur ses os. Il a le crâne rasé, des yeux très bleus et l’air de venir d’un royaume très très lointain. Kolgun lui a dit qu’il vient d’Ignis, mais quel homme d’Ignis avec un talent pour la violence voudrait s’installer à Ventus ?

Lorsqu’il entre dans la boutique, Hierophant est en train d’installer plusieurs fioles sur les étagères, les rangeant par catégories, les étiquettes bien en évidence. Désormais, sa main signe les potions aussi bien quelle celle de Kolgun. Il est entré sans bruit et la jeune femme sursaute quand il commence à parler :

- Mademoiselle, savez-vous où...
- Par Watos, vous m’avez fait peur ! s’exclama-t-elle en se retournant vers le nouveau client.
- Veuillez me pardonner. Il n’avait pas du tout l’air désolé. Je cherche Kolgun...
- Je vais le trouver.

Hierophant posa ses fioles sur le comptoir et lui jeta un dernier regard méfiant avant d’aller tirer Kolgun de l’arrière boutique.

- Enge ! Tu as réussi à effrayer mon apprentie, pourtant, elle n’est pas impressionnée par grand chose. Que lui as-tu fais subir ? fit-il en riant à moitié. A moitié.
- Rien, répondit-il catégoriquement. J’ai besoin de te parler un instant.

Il la regarda et Hierophant se sentit tout de suite déplacée dans le monde entier. Mais Kolgun passa son bras sur les épaules de la jeune femme, la gardant près de lui :

- Ce que tu as à me dire, elle peut l’entendre aussi, assura-t-il.

Hierophant sut qu’elle l’aimait à ce moment-là.

- J’ai un cadavre qu’il ne faut absolument pas retrouver. Nulle part. Pas dans un fossé, pas dans une rivière, pas un os dans la gamelle d’un chien. J’ai besoin de quelque chose d’assez corrosif pour le faire fondre. Maintenant.
- Si tu me donnes deux jours, je peux te procurer la quantité nécessaire, mais en ce moment, il me reste juste assez pour faire fondre quelques membres, pas le cadavre entier... Tu ne peux pas le brûler ?
- Pas dans l’endroit où il est. Je prend déjà un gros risque en le laissant là pour venir te voir.

Il y eut un silence embarrassé et Kolgun semblait réfléchir à toute vitesse. Il était nerveux.

- Quand l’avez-vous tué ? demanda-t-elle avant de se rendre compte de ce qu’elle faisait.
- Deux heures. Le sang doit à peine commencer à sécher.
- Je peux vous aider à vous en débarrasser. Personne ne le retrouvera. Kolgun, donnez-moi juste le peu de soude que vous avez.
- Elle est magicienne ? demanda Enge.
- Pas plus que moi... Pourquoi n’es-tu pas allé en voir un ?
- Le seul en qui j’ai confiance était trop loin. Que proposes-tu, jeune fille ?
- C’est mon affaire. Contentez-vous de m’amener au cadavre.

Enge la regarda un moment, comme s’il la voyait pour la première fois. Puis, il eut un léger sourire :

- Je ne sais pas ce que tu peux faire de mieux que moi, mais autant essayer. Donne-lui ce qu’il faut, Kolgun. Prend une capuche, jeune fille, tu n’as pas besoin d’être mêlée à toutes ces affaires.

Quelques minutes après, Enge avait mené Hierophant à travers la ville au pas de course. La jeune femme était épuisée, les jambes aussi fatiguées qu’après une journée intense de travail. Ils étaient dans la riche partie de la ville, là où la jeune femme n’avait jamais mis les pieds. Elle se serait bien attardée pour observer la magnificence des détails, mais Enge ne faisait aucune pause et insistait pour qu’elle garde la tête bien baissée. Puis, il la mena dans une petite ruelle sombre et l’aida à grimper jusqu’à une des fenêtres qu’il avait laissée ouverte.

- Attendez-moi là, j’en ai pour une heure ou deux.
- Tant que tu ne fais pas de bruit et qu’il ne reste aucun cadavre ! la pressa-t-il.

A l’intérieur, l’odeur de chair encore fraîche était enivrante. Hierophant se demanda un instant si c’était une bonne idée. Elle avait agi par instinct comme elle le faisait toujours. D’habitude, cela donnait des résultats plutôt concluants : elle vivait avec Kolgun, un homme très intelligent qui lui avait apprit à lire, à écrire et à se débrouiller. Maintenant qu’elle voyait cet homme dans ces beaux habits, sur ce magnifique tapis qui valait plus que tout ce qu’elle possédait, elle se demandait si c’était une bonne idée.

Elle pensa à Jaken et s’agenouilla auprès du cadavre. Elle retira d’abord les vêtements avec précaution, les étalant sous lui avant de passer une main tremblante sur la peau mise à nu du cadavre.

Elle planta ses dents dedans, sentant la chair céder et le goût inonder son palais affamé. Elle avait enfin ce qu’elle voulait. La faim commençait à s’apaiser. Il lui semblait qu’elle avait eu faim depuis la fois où elle avait mangé de la chair humaine la dernière fois. Incapable de s’arrêter, la jeune femme pria pour que les bruits de son festin ne soient pas trop forts. Elle mangea, mangea, mangea, comme une affamée, comme lorsqu’elle s’était réveillée pour la première fois chez la mère Hosh.

Quand elle eut finit son festin, il ne restait qu’un tas d’os. Elle répandit la soude prêtée par Kolgun dessus. Puis, elle utilisa la cuvette d’eau pour laver le sang de son menton et de ses dents. Elle poussa la poussière sous le tapis et la chambre était comme neuve. Avant de partir, cependant, elle s’autorisa à prendre un costume masculin complet, assez sobre, le roulant sous son bras. Elle sauta par la fenêtre, atterrissant sur ses pieds comme un chat, sa force décuplée par son récent festin. Enge était en train de monter la garde :

- Tu en as pris du temps !
- Le travail est fait. Il n’y a plus aucune trace. Vous pouvez aller voir.
- J’espère que tu ne m’as pas fait perdre mon temps...

Enge monta à son tour dans la chambre, resta un long moment et finit par sortir. Pour la première fois, Hierophant vit de la surprise et de l’admiration sur ses traits marqués par l’âge :

- Et tu dis que tu n’es pas magicienne ?
- J’ai mes secrets. Allons-y.

Lorsqu’ils furent de retour, Kolgun mit Hierophant dans un bon bain chaud et resta discuter un long moment avec Enge dans l’arrière boutique.

Le lendemain, quand Histris sortit de la chambre qu’il partageait avec la mère Hosh, quand elle ne se faisait pas culbuter par un des saoulards de l’auberge, il vit un paquet posé devant sa porte. Il y avait une petite note, écrit sur un chiffon de papier mais par une main élégante. Il fit appel à tous ses souvenirs pour la déchiffrer : «Pour Histris, avec tout l’amour du monde» Dans le paquet, il y avait un costume d’homme, complet, simple et sobre, mais d’assez bonne qualité pour tenir des années. Histris soupçonna tout de suite sa fille.

- Enge est impressionné. Je ne l’ai jamais vu aussi enthousiaste, fit Kolgun en entrant dans la salle de bain où Hierophant était encore dans l’eau chaude, ronronnant comme un chat satisfait. Il voudrait te prendre en tant qu’apprentie. Je suis si fier de toi.

Hierophant lui donna un sourire triomphant avant de redevenir sérieuse :

- Avant tout, je dois te dire quelque chose, fit-elle très sérieusement.

Cette nuit-là, elle lui raconta. Tout. Son voyage, la grotte, la chair humaine, son addiction, la façon dont elle s’était débarrassée du cadavre...

A la fin de son récit, elle était incapable de le regarder, les yeux fixés sur l’eau désormais froide.

Kolgun, qui était resté silencieux tout au long du récit, repoussa une mèche blonde derrière son oreille. Elle releva la tête, ses grands yeux anxieux, vers lui. Il se pencha pour l’embrasser, offrant ses lèvres à celles qui avaient déchiré de la chair humaine il y avait à peine quelques heures.

Depuis, Kolgun a toujours été son amant. Depuis, Hierophant n’a jamais aimé d’autres hommes. Quand elle se lève tous les matins, dans les draps en désordre, dans les bras protecteurs, elle sourit, s’étire et part chercher à manger. Kolgun n’a jamais voulu tester de la chair humaine, mais il la laisse en ramener, quand elle peut, pour son propre dîner.

En effet, Enge ne tarda pas à prendre la jeune femme sous son aile. Elle avait connu la faim, la fatigue, les travaux : elle n’avait jamais eu une vie calme, paisible dans le confort de l’élite : elle savait être forte. Elle avait juste besoin d’un peu de technique. L’apprentissage fut rude, épuisant, mentalement et physiquement. Dès fois, Hierophant rentrait, la tête haute pour aller ensuite se réfugier dans les bras de Kolgun, quand la fatigue et la douleur étaient plus qu’elle ne pouvait supporter. Pourtant, le lendemain, elle retournait, toujours, auprès de son nouveau maître.

Elle commençait à l’assister également. Ses talents d’actrices étaient très utiles, sa beauté aussi. Elle attirait les hommes, mettait les femmes en confiance. Puis, elle les emmenait à Enge qui faisait le travail, lui décrivant toutes les étapes pour arriver au meurtre parfait, c’est-à-dire au meurtre qui ressemblait à un parfait accident.
Elle aidait encore à la boutique, à nettoyer, à ranger, à préparer les potions. Kolgun s’était prit une passion pour sa dépendance à la chair humaine. Il lui posait sans cesse des questions et avait fait des croquis sans fin de ses dents pour les comparer à ceux de jeunes femmes ayant une alimentation non-cannibale. Ces examinations avançaient plutôt lentement parce que Hierophant trouvait toujours un moyen de le distraire.
Elle devint de plus en plus douée. Elle allait les armes et les poisons. Elle commençait à prendre ses repères, ses trucs, ses tactiques. Elle arrivait à surprendre Enge, même s’il trouvait sa manière de tuer encore trop bruyante. Etrangement, il semblait également très intéressé par sa manière de se débarrasser des corps mais la trouvait trop longue. Ceci dit, lorsqu’on trouva des cadavres à moitié mangés aux abords de la cité, personne ne soupçonna un assassinat.

Peu à peu, Enge la laissait travailler seule et lui donnait même des missions qu’il n’avait pas envie de faire. Il commençait à se faire vieux et il ne pouvait plus agir avec autant de rapidité qu’autre fois. Sous le nom d’Enge, Hierophant grandissait peu à peu.La réputation de l’assassin n’était plus à faire et Hierophant gagnait bien sa vie. Dans quelques années, elle pourrait espérer avoir une plus grande maison et de quoi acheter des produits de plus en plus rares pour la boutique. Dès fois, elle rêvait à un enfant. Une petite fille ou un petit garçon, avec des cheveux aussi blonds que leur mère et des yeux aussi noirs que leur père. Mais, malgré tous leurs efforts, Hierophant ne tombait toujours pas enceinte. Elle n’osait pas accorder la moindre attention à cette petite voix qui lui murmurait dans sa tête que Kolgun aussi se faisait vieux et que, désormais, ses cheveux blancs envahissaient sa glorieuse chevelure noire.
Quand Enge finit par se mettre définitivement à la retraite, une rareté pour un assassin mais, encore une fois, peu d’assassins étaient aussi doux qu’Enge, il s’installa dans une petite maison pas très loin de chez eux et, très naturellement, les anciens clients se tournèrent vers la jeune femme. Les contrats venaient de très haut, de l’élite. Elle visitait des véritables palais qu’on appelait des maisons. Elle entra même une fois à l’académie de Mihailov pour rencontrer un client qui y travaillait. Si elle n’avait pas rencontré Jaken, rien de tout cela serait arrivé. Dès fois, la nuit, la tête posée sur le torse de Kolgun, Hierophant remerciait mentalement le cannibale qui qui l’avait forgée à son image, avait un petite sourire et se rendormait.

Tout allait bien. Pour l’instant.

Ehol
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Lun 25 Mar - 18:52
Et bien tout d'abord bienvenue à toi sur Dies Irae ^^
Ta présentation est très belle, une histoire prenante et très bien écrite, mais qui vu les thèmes abordés va requérir un petit avertissement pour les lecteurs (bien que je tienne à te féliciter sur un point que je trouve magistral, tu arrives à conter des scènes extrêmement horribles d'une plume qui nous donne envie d'en découvrir davantage, sans jamais tomber dans le glauque, ce qui est loin d'être facile).

Quoiqu'il en soit, voici les notations, qui sont assez évidentes:

Puissance - Rang C+:

Hiero est une tueuse, agile et entrainée par un assassin tout ce qu'il y a de plus effrayant, mais elle manque de "biscuit" comme disait mon professeur d'économie, puisqu'elle a appris il y a seulement quelques années.
De plus elle est formée pour tuer, et non pour se battre. C'est une distinction importante qui fait qu'en combat loyal face à un soldat Terran ou un magicien aguerri, la victoire serait très loin d'être acquise.

Influence - Rang D:

Discuter de l'influence de la pègre et des mafias à Ventus pourrait être long, je me suis finalement arrêter sur ce rang, en sachant qu'elle possède énormément de contacts parmi les gens de l'ombre mais reste en soi éloignée des hautes sphères.


Bienvenue sur le forum!

Je connais un chef de nation qui va être content *content de recruter une cannibale, paie ta nation de la justice ahem*

Hierophant Histrio
Hierophant Histrio
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Lun 25 Mar - 21:05
Je suis désolée si j'ai choqué des jeunes âmes sans le savoir ! La prochaine fois je ferais plus attention, promis ! =)

Merci de m'avoir validée !

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